Dimanche, le Servette FC se rendra pour la troisième fois de la saison à la Schutzenwiese pour y défier le FC Winterthour. Mais cet ultime déplacement revêtira un aspect particulier puisqu'une place en finale de la Coupe de Suisse se jouera.
Et face au club grenat, une vieille connaissance aura à cœur de barrer la route de son ancienne équipe: Boubacar Fofana. Pour Blick, l'attaquant a accepté d'en dire plus sur la surprise de la saison et de se projeter sur cette demi-finale tant attendue par les deux camps.
Boubacar Fofana, quels sont les secrets de ce surprenant FC Winterthour?
Ce qui m'a surpris en arrivant, c'est le côté familial de ce club. Tout le monde ici est très humble et ce qui se passe sur le terrain découle de ce qui se passe en coulisses. Les employés, le staff et nous les joueurs tirons dans le même sens, nous sentons une réelle unité. Durant les matches, chaque joueur se bat pour le collectif et pour l'entraîneur. Cela fait notre force. Nous avons montré du caractère durant plusieurs rencontres durant lesquelles nous sommes parvenus à revenir au score. L'humilité est la qualité principale.
Cela fait maintenant un peu plus de quatre mois que tu as quitté Servette pour rejoindre le club zurichois, comment se passe ton adaptation?
Cela se passe très bien, même si cela a été un vrai changement au niveau des infrastructures. Tout comme sur le plan des ambitions, qui sont moins élevées que ce que j'ai connu à Servette. Mais j'ai derrière moi un parcours assez atypique, j'ai connu le monde amateur, donc je connais ces univers un peu moins glamour. Sinon, tout le monde m'a mis très à l'aise malgré la barrière de la langue. Je parle anglais et j'ai pu discuter avec tout le monde.
Le FC Winterthour peut battre tout le monde, notamment à domicile où les Grenat ont d'ailleurs perdu il y a un mois. Qu'est-ce que ça fait de jouer à la Schutzenwiese?
C'est un stade particulier, il est petit, mais avec une grosse ambiance. Ce ne sont pas des spectateurs qui viennent aux matches, mais des supporters. Tu sens quand tu joues là-bas que c'est l'événement de la semaine pour les gens du coin. Cela nous pousse, même s'il n'y a que 8000 personnes dans les tribunes.
Quel est l'importance de Patrick Rahmen dans la saison du club? Et pour toi personnellement?
Malgré les petits moyens du club, il a des idées de jeu séduisantes et il veut toujours produire du jeu, même si nous sommes dominés. Au niveau de sa personne, c'est quelqu'un qui est proche de ses joueurs, il discute beaucoup avec nous. Quand il m'a appelé, j'ai rapidement senti ce côté de sa personnalité et cela m'a plu. J'étais dans une situation compliquée et il a su me redonner de la confiance et de la considération. Il me donne de bons conseils et sait ce qu'il peut m'apporter. Il essaie de tirer le maximum de moi en étant un peu dur.
Cette saison est historique sur plusieurs points pour le FCW. Parvenez-vous à réaliser tout ce qui se passe?
C'est vrai que nous ne réalisions pas trop jusqu'à la semaine dernière. Il y a une place en finale à aller chercher. Nous sommes très modestes dans nos objectifs, mais nous ne nous fixons pas de limite. Le coach nous a dit que nous sommes dans les six premiers en championnat et en demi-finale de la Coupe, mais que ce n'est pas une fin en soi et qu'il faut maintenant bonifier ce travail. Cela serait bête de jouer le match à la cool. Nous allons tout donner, sans calculer, en jouant le match comme une petite finale. Ce sauvetage rapide nous enlève aussi de la pression et nous permettra de jouer de manière plus libérée.
Chose qui pourrait être un avantage face à un Servette qui, lui, est attendu.
Oui, je pense. En plus, nous savons qu'ils ont enchaîné quelques mauvais résultats depuis leur défaite ici et ils auront peut-être un doute en eux en venant ici. Je pense que cela va être un match 50-50.
L'ascendant est tout de même de votre côté. Vous n'avez pas perdu face aux Grenat cette saison avec deux nuls et une victoire.
Mais c'est une autre compétition, tout peut arriver, même si nous sommes dans de bonnes dispositions pour ce match-là. Cela va se jouer sur des détails, il faudra être précis devant et solide derrière. Mais surtout, rester fidèles à nos valeurs et profiter de l'affiche, car ce n'est pas tous les ans qu'on joue une demi-finale de Coupe à Winterthour.
Jouer une rencontre aussi importance face à votre ancien club doit aussi être spécial pour vous.
Cela sera particulier de jouer contre mes amis. J'ai vécu trois ans et demi là-bas, avec des hauts et des bas, plusieurs blessures importantes, ... Cela ajoute une motivation particulière.
Jusqu'au sentiment de revanche?
Oui et non. Mon histoire avec Servette ne s'est pas terminée comme je le souhaitais, mais je ne suis en mauvais termes avec personne. J'ai gardé de bonnes relations avec tout le monde, y compris les supporters. Mais je suis dans l'équipe adverse et je vais tout donner pour permettre à Winterthour d'aller en finale.