Depuis le 1er août, l'ancien vice-président du FC Sion œuvre au sein de la FIFA comme «Directeur des associations membres Afrique». Avec une simple ambition: développer le jeu partout sur le continent qui l'a vu naître il y a 36 ans. «Je me sens redevable à l'enfant que j'ai été. Je dois lui donner une chance de réussir s'il était resté au Cap Vert, explique Gelson Fernandes. Mon choix n'a été guidé que pour cette raison.»
En trois mois et demi, Gelson Fernandes a parcouru une vingtaine de pays africains. «Il convenait en premier lieu de me présenter. J'ai pu mesurer aussi toutes les différences entre les fédérations. On parle de moyens, du passé, des problèmes de gouvernance, de l'instabilité politique. Je me suis efforcé de faire passer le message du président de la FIFA. Il est simple: le jeu doit primer, le ballon toujours rouler.»
«Un grand président de la FIFA»
Gelson Fernandes se dit impressionné par l'implication de Gianni Infantino. «Il est un grand président de la FIFA, dit-il avec force. La Suisse devrait être fière que l'un des siens assume une fonction aussi importante.» L'ancien international aux 67 sélections rappelle que ce n'est pas Gianni Infantino qui a fait le choix du Qatar pour cette Coupe du monde 2022. «La désignation du Qatar est intervenue bien avant son élection. Que vouliez-vous qu'il fasse? Il ne pouvait tout de même pas faire stopper la construction des stades.»
La Coupe du monde a bien lieu au Qatar et Gelson Fernandes donne rendez-vous pour le 18 décembre. «On pourra tirer un premier bilan après la finale. Et je suis convaincu qu'il sera positif, lâche-t-il. L'amoureux du foot veut maintenant voir du jeu. J'espère que son vœu sera exaucé lors de cette Coupe du monde.»
A Doha, la tâche principale de Gelson Fernandes est de veiller au bien-être des cinq formations africaines en lice, à savoir le Maroc, la Tunisie, le Ghana, le Sénégal et, bien sûr, le Cameroun qui affrontera la Suisse ce jeudi. «L'objectif est de leur offrir les meilleures conditions possibles pour atteindre le maximum de leur potentiel. Il leur faudra un peu de chance, un peu de réussite aussi, avance-t-il. Les équipes sont si proches les unes des autres. Le sort d'un match peut se jouer sur un rien.»
Gelson Fernandes sera bien sûr aux premières loges le 24 novembre pour ce Suisse - Cameroun qui s'annonce d'ores et déjà crucial. «La Suisse doit se concentrer sur elle-même, s'appuyer sur ses qualités, souligne-t-il. Mais ce match sera très ouvert. Il faudra bien gérer différents facteurs: la pression du résultat et la chaleur notamment...»
Une certaine neutralité...
Même si ses nouvelles fonctions l'obligent à une certaine neutralité, on veut croire que le coeur de Gelson Fernandes battra pour la Suisse. La présence de son cousin Edimilson dans la sélection renforce bien sûr ce sentiment. «Murat Yakin va découvrir très vite qu'Edi peut jouer partout...», glisse-t-il.
Toujours domicilié en Valais, Gelson Fernandes se félicite du retour en grâce de son cousin. «Son prêt aux Young Boys l'a relancé. Et lui a fait aussi comprendre que jouer dans un grand championnat est une chance, remarque-il. Il a su la saisir dès son retour à Mayence.»
A la maison, le Monsieur Afrique de la FIFA regarde tous les matches du FC Sion. «C'est mon club, celui de mon coeur, lance-t-il. Pendant des mois, j'ai été au côté de son président. J'ai vu comment il parvient, seul, à faire vivre ce club. On ne peut pas rester insensible devant cette passion qu'il nourrit. Le quitter ne fut vraiment pas facile. Mais je me dis aussi que je n'avais pas vraiment occupé la place qui m'aurait permis de donner ma pleine mesure.» A la FIFA, il est, en revanche, convaincu de l'avoir trouvée!