Le plus dur est à venir
Le casse-tête de Murat Yakin avant le Brésil

La satisfaction d'avoir fait le travail mais la conviction que le plus dur est à venir: tel est le sentiment ressenti dans le camp de l'équipe de Suisse au lendemain du succès 1-0 face au Cameroun.
Publié: 25.11.2022 à 10:28 heures
Murat Yakin doit-il titulariser Xherdan Shaqiri contre le Brésil?
Photo: TOTO MARTI

Murat Yakin a jugé cette victoire contre le Cameroun trop étriquée. Le sélectionneur aurait souhaité soigner la différence de buts pour aborder le match du 2 décembre contre la Serbie en position de force. Dans un scénario idéal, il veut aborder cette rencontre sans avoir l'obligation de la gagner. En revanche, tout deviendra bien plus compliqué si la Serbie peut se contenter du partage des points.

L'éclair de Xherdan Shaqiri avec cette passe décisive du pied droit, s'il vous plaît, à l'adresse de Breel Embolo sur le 1-0 restera comme le grand fait de ce premier match. Désormais impliqué dans douze buts — 8 goals/4 assists — de l'équipe de Suisse lors de ses cinq dernières phases finales, le Bâlois demeure à 31 ans le facteur X de la sélection.

Shaqiri doit-il être titularisé?

«Si tu joues comme face au Cameroun le plus souvent dans les trente derniers mètres adverses, la présence de Xherdan ne se discute pas, souligne Blerim Dzemaili, présent à Doha au titre de consultant de la RSI. Dans le cas contraire, on peut ouvrir une réflexion.» A entendre le demi du FC Zurich, il y peut y avoir débat sur sa présence lundi dans le onze de départ face au Brésil. «Blerim n'a peut-être pas tort. Mais je ne pense pas que cantonner Xherdan dans un rôle de joker soit judicieux, souligne pour sa part Benjamin Huggel qui collabore au Qatar avec la SRF. Xherdan ne donnera pas sa pleine mesure s'il doit entrer en cours de match. C'est un joueur qui marche à la confiance. Le reléguer sur le banc au coup d'envoi serait contre-productif.»

La question de la titularisation de Xherdan Shaqiri n'est pas la seule qui se pose pour Murat Yakin, sans doute le premier sélectionneur de l'histoire à changer à trois reprises de système de jeu dans les vingt dernières minutes d'une rencontre de Coupe du monde. Avertis face au Cameroun, Manuel Akanji et Nicolas Elvedi sont désormais sous la menace d'une suspension contre la Serbie s'ils écopent d'un second avertissement lundi. «Si j'étais à la place de Murat Yakin, je titulariserais tout de même Akanji et Elvedi. Si l'un des deux est averti, je peux le remplacer par Fabian Schär contre les Serbes», lâche Benjamin Huggel.

Murat Yakin n'ignore toutefois rien des leçons du passé. Il y a quatre ans, Vladimir Petkovic avait sans doute commis une erreur dans son onze de départ contre le Costa-Rica avec trois joueurs sous la menace d'une suspension: Schär, Stephan Lichtsteiner et Valon Behrami. Résultats des courses, les deux premiers ont été avertis et donc suspendus pour le huitième de finale contre la Suède.

Denis Zakaria au bout du banc

On peut donc tout attendre de Murat Yakin lundi. Face au Cameroun, son coaching n'a pas dérouté seulement les observateurs mais aussi son... capitaine. Granit Xhaka n'a pas pu, ainsi, masquer son étonnement lors du triple changement opéré à la 72e minute avec les introductions de Fabian Frei, de Noah Okafor et de Haris Seferovic. Qui aurait pu penser que Fabian Frei, titulaire un match sur deux au FC Bâle, passe devant Denis Zakaria ?

Déterminant lors du tour préliminaire avec notamment ses deux performances de choix contre l'Italie, Denis Zakaria est parti pour vivre une Coupe du monde aussi frustrante que celle de 2018 en Russie, où il n'avait eu droit que 20 minutes contre le Brésil et une petite demi-heure face au Costa-Rica. Comme Jonas Omlin relégué gardien no 3 malgré son match parfait contre le Portugal en juin dernier à Genève, Denis Zakaria doit comprendre que Murat Yakin ne connaît aucun état d'âme.

(ATS)

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