Peu avant le début de la Coupe du monde, Sepp Blatter a lancé un grand coup de balai. Dans le cadre d'une interview pour Blick, l'homme de 86 ans se montre très critique envers la FIFA et les organisateurs de la Coupe du monde.
Le fait qu'il ait qualifié l'attribution de la Coupe du monde au Qatar d'«erreur» et de «mauvais choix» n'est plus un secret pour personne. Mais il n'hésite pas non plus à aborder d'autres sujets brûlants en rapport avec le tournoi. Il ne comprend pas que l'Iran, fortement critiqué au niveau international pour l'oppression des femmes, figure toujours sur la liste des participants. Depuis des semaines, la population du pays islamique proteste contre le régime des mollahs. Blatter demande des conséquences sévères: «On devrait exclure l'Iran de la Coupe du monde.» Après tout, la Russie n'est pas de la partie à la suite de son invasion de l'Ukraine. Il assure: s'il était encore président de la FIFA, il aurait exclu l'Iran, qui se trouve dans le groupe B avec l'Angleterre, le Pays de Galles et les Etats-Unis.
«Il a peut-être des problèmes d'oreille»
C'est justement l'homme qui, à l'époque de son mandat, était également critiqué pour avoir manqué beaucoup de choses, ou du moins pour ne pas les avoir empêchées, qui fait aujourd'hui exactement le même reproche à son successeur. Pour Blatter, il est incompréhensible que Gianni Infantino ne se positionne pas clairement sur le sujet de l'Iran. Plus encore, il l'attaque frontalement: «Il a déjà du mal à créer une discussion avec les Qataris - pour tous les ouvriers qui ont été victimes d'un accident lors de la construction de l'infrastructure. Je pense que ce devrait être quelqu'un de la FIFA qui a du courage. Mais Infantino n'a même pas le courage de donner une réponse aux journalistes.»
Le patron de la Fédération internationale de football devrait écouter ce que les gens pensent actuellement de l'Iran : «Mais il ne veut pas le faire. Peut-être a-t-il des problèmes avec ses oreilles.»
Lors de l'entretien avec l'animateur Peter Hossli, Blatter raconte qu'il a eu l'occasion de s'exprimer au Congrès iranien il y a quelques années. Il y aurait placé: «Les femmes en font partie.» À l'époque où il était l'homme le plus puissant du monde du football, il n'a jamais sanctionné l'Iran, qui participe régulièrement à la Coupe du monde, par une exclusion - les protestations étaient certainement moins fortes à l'époque, mais la situation des femmes n'était pas meilleure.
«Infantino ne m'aime pas»
Sepp Blatter trouve également «totalement faux» qu'Infantino - comme l'a révélé le SonntagsBlick - ait déplacé son centre de vie au Qatar. Le Valaisan comprend toutefois qu'on ne veuille pas de lui sur place. Car la réponse est simple: «Infantino ne m'aime pas».
Blatter qualifie de «honte» les récentes déclarations de l'ambassadeur de la Coupe du monde Khalid Salman, qui a suscité l'indignation dans le monde entier en déclarant dans un documentaire de la ZDF que l'homosexualité était une «atteinte à la santé mentale». Là aussi, il met la FIFA face à ses responsabilités. La fédération internationale ainsi que la politique «devraient protester».