Les chiffres donnent le tournis. Samedi soir, Lionel Messi a disputé le 1000e match de sa carrière, l'une des plus belles de l'histoire du football. Pour l'occasion, l'Argentin a marqué un 789e goal, son 93e sous les couleurs de l'Albiceleste.
Cette énième réussite est bien plus qu'une simple unité supplémentaire à ce total étourdissant. Il lui permet d'abord de dépasser Diego Maradona en devenant seul le meilleur buteur argentin à la Coupe du monde (9 goals).
C'est aussi la première fois que Lionel Messi trouve la faille lors d'un match à élimination directe d'un Mondial. En quatre apparitions depuis 2006, le numéro 10 séchait quand cela compte le plus.
Messi change l'eau en vin
Une malédiction qui a donc pris fin au stade Ahmad Bin Ali de Doha, en huitièmes de finale contre l'Australie. Une première accélération qui ouvre la brèche. Il s'appuie sur un relais de son faux-sosie Alexis Mac Allister puis transforme un contrôle raté de Nicolas Otamendi en passe décisive. Comme le messie, il change l'eau en vin. Son tir à ras-du-sol ne laisse aucune chance à Mathew Ryan (35e, 1-0).
Au Qatar, l'impressionnante colonie de supporters argentins répète à l'envie la chanson «Muchachos». L'hymne du succès albiceleste lors de la Copa America 2019, avec une finale remportée sur le Brésil honni au Maracana.
Maradona regarde de là-haut
«Les gars, maintenant, nous y croyons à nouveau. Je veux gagner la troisième [Coupe]. Je veux être champion du monde et Diego, au paradis, nous regarde de là-haut, avec Don Diego et La Tota (ndlr: les parents de Maradona), pour encourager Lionel.»
Un Messi qui a loué ce soutien incondtionnel en fin de soirée. «Nous ne sommes pas seulement 11 sur le terrain, mais nous sommes entourés par cette folie.»
La der de Lionel
La star argentine est aussi consciente qu'il dispute sa dernière Coupe du monde, que ses apparitions à ce niveau se comptent sur les doigts d'une main. «J'apprécie tous ces moments et je vis dans l'instant», a pudiquement résumé celui qui partage cette grande dernière avec ses enfants.
Samedi soir, les Argentins ont franchi une nouvelle étape en se qualifiant pour les quarts. Une qualification loin d'être impériale face aux modestes Australiens (2-1).
«Nous avons souffert jusqu'à la dernière seconde, a reconnu Lionel Messi après la partie. Le plus important, c'est qu'on se qualifie.»
Le sursaut d'orgueil
Julian Alvarez avait mis sa sélection à l'abri, pensait-on, en inscrivant le 2-0 (57e). L'attaquant de Manchester City a volé le ballon dans les pieds du pauvre Mathew Ryan pour faire exploser une énième fois le stade, transformé en un volcan en perpétuelle ébullition.
Les «Socceroos» sont pourtant parvenus à faire trembler les Sud-Américains. Une réduction du score tombée du ciel et d'une déviation d'Enzo Fernandez dans ses propres filets (77e).
En attendant le Brésil
Par deux fois, l'Australie a frôlé l'égalisation. Aziz Behich, auteur d'un fantastique solo, n'a été arrêté qu'in extremis par un tacle rageur de Lisandro Martinez (81e). Dans les arrêts de jeu, Emiliano Martinez a encore sorti une parade magistrale.
C'est bien l'Argentine qui retrouvera vendredi soir les Pays-Bas en quarts de finale. Avec une possible demie contre le Brésil dans le viseur. On en frissonne déjà.