L'affaire était entendue: si Servette se qualifiait pour une phase de groupe européenne, avec ses 6 à 8 matches à jouer au minimum sur la grande scène continentale, alors plusieurs joueurs arriveraient pour renforcer l'effectif actuel, bien trop juste en nombre. Les millions assurés par l'UEFA pour qui dispute l'Europa League ou la Conference League auraient permis d'accueillir des joueurs de bon niveau. Ce qui était moins prévu, c'est que le tirage au sort effectué par cette même UEFA soit aussi méchant sportivement pour Servette: Braga et Chelsea à la suite, voilà qui ressemblait à une sacrée punition. L'inévitable est d'ailleurs en train d'arriver: à moins que le plus grand exploit de l'histoire du football suisse de clubs se produise jeudi prochain à Genève, Servette regardera la saison européenne à la télévision.
14 à 15 joueurs de champ, c'est tout
Et pourtant, il va bien falloir que des nouveaux joueurs arrivent. En cinq minutes d'interview post-match, à vingt centimètres de la pelouse démentielle de beauté de Stamford Bridge, Jérémy Frick l'a dit deux fois: l'effectif dont il fait partie a de la qualité, mais est «restreint». Il s'agit du terme exact qu'il a utilisé. Et que dire d'un éventuel départ de Dereck Kutesa, une hypothèse pas encore écartée? La réalité aujourd'hui est que Servette dispose de 14 à 15 joueurs de champ susceptibles d'évoluer au plus haut niveau suisse et que ce nombre fait un peu souci pour une équipe dont l'ambition était de «faire mieux» que l'année précédente, ce qui est déjà raté en Europe, mais avec des circonstances très atténuantes.
Thomas Häberli, s'il a raté sa gestion de la double confrontation contre Braga, en ne faisant pas reposer ses cadres lors de la partie intercalée entre ces deux rencontres et en se trompant dans ses changements en cours de match au retour, ne peut pas être tenu pour responsable du fait qu'il a trop peu de joueurs à disposition pour l'instant. Lui aussi a une circonstance atténuante à invoquer.
De quels moyens dispose le Servette FC pour recruter?
Alors, bien sûr, il est difficile de connaître les moyens réels dont dispose le Servette FC, qui fait partie, rappelons-le, d'une galaxie englobant le hockey, le rugby et le Servette FC Chênois Féminin. Les supporters aimeraient bien savoir comment sont réparties les entrées et les sorties entre ces différentes entités, mais la vérité est que le groupe grenat ne communique pas facilement à ce sujet, ce qui est plus un constat qu'un reproche et ce pour plusieurs raisons.
La première est que sans la Fondation 1890, et donc Rolex, un groupe privé, le Servette FC se débattrait encore aujourd'hui dans les ténèbres du football amateur plutôt que dans la lumière de Stamford Bridge. Personne n'a forcé la Fondation à venir sauver ce patrimoine du football suisse, tombé dans les limbes par sa propre faute, et il serait assez osé de venir aujourd'hui lui demander des comptes.
La deuxième est que ce modèle a fait ses preuves sportivement. Le rugby enchaîne les promotions en France, le pays le plus compétitif du monde. Les footballeuses sortent d'un doublé Coupe-championnat. Les hockeyeurs ont gagné le titre national et la Champions League. Et le Servette FC vient de gagner la Coupe de Suisse, de jouer les 8es de finale de la Conference League, et de finir troisième du championnat. Personne en Suisse ne fait mieux. Personne en Suisse ne fait d'ailleurs à moitié aussi bien.
Même si la constellation ne plaît pas à tout le monde, et qu'une frange des supporters du SFC se moque pas mal du rugby, par exemple, force est de constater qu'elle fonctionne sportivement. Et que financièrement, les salaires et les fournisseurs sont payés, ce qui n'a pas toujours été le cas dans la riche et belle histoire du club grenat (et des autres en Suisse romande d'ailleurs).
Que prépare René Weiler?
Il n'empêche: ne pas avancer, en sport de haut niveau, c'est reculer. Le fait de ne pas avoir remplacé Chris Bedia, son meilleur attaquant, parti l'hiver dernier pour deux millions de francs, interpelle. Et chaque personne suivant de près l'actualité du SFC voit aujourd'hui que cet effectif n'est pas taillé numériquement pour atteindre les places d'honneur en mai prochain et, donc, potentiellement revivre une belle épopée européenne. Les fans grenat, jeudi soir à Stamford Bridge, ont chanté «Merci Servette» sur les coups de 23h, se montrant reconnaissants envers leurs joueurs et leurs dirigeants de les avoir emmenés dans ce stade mythique, pour un déplacement inoubliable. Ils veulent revivre de telles émotions. Ils ont raison. Et is sont impatients de savoir ce que René Weiler, leur nouveau directeur sportif, a préparé pour ces derniers jours de mercato. Et s'il ne recrute pas, alors, peut-être que des explications transparentes seront nécessaires ou, en tout cas, fortement souhaitées.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Chelsea FC | 6 | 21 | 18 | |
2 | Vitoria Guimaraes | 6 | 7 | 14 | |
3 | ACF Fiorentina | 6 | 11 | 13 | |
4 | Rapid Vienne | 6 | 6 | 13 | |
5 | Djurgardens IF | 6 | 4 | 13 | |
6 | FC Lugano | 6 | 4 | 13 | |
7 | Legia Varsovie | 6 | 8 | 12 | |
8 | Cercle Bruges | 6 | 7 | 11 | |
9 | Jagiellonia Bialystok | 6 | 5 | 11 | |
10 | Shamrock Rovers | 6 | 3 | 11 | |
11 | Apoel Nicosie | 6 | 3 | 11 | |
12 | Pafos FC | 6 | 4 | 10 | |
13 | Panathinaïkos | 6 | 3 | 10 | |
14 | NK Olimpija Ljubljana | 6 | 1 | 10 | |
15 | Real Betis Balompié | 6 | 1 | 10 | |
16 | 1. FC Heidenheim | 6 | 0 | 10 | |
17 | La Gantoise | 6 | 0 | 9 | |
18 | FC Copenhague | 6 | -1 | 8 | |
19 | Vikingur Reykjavik | 6 | -1 | 8 | |
20 | FK Borac Banja Luka | 6 | -3 | 8 | |
21 | NK Celje | 6 | 0 | 7 | |
22 | Omonia Nicosie | 6 | 0 | 7 | |
23 | Molde FK | 6 | -1 | 7 | |
24 | TSC Backa Topola | 6 | -3 | 7 | |
25 | Heart of Midlothian FC | 6 | -3 | 7 | |
26 | Istanbul Basaksehir FK | 6 | -3 | 6 | |
27 | FK Mlada Boleslav | 6 | -3 | 6 | |
28 | FC Astana | 6 | -4 | 5 | |
29 | FC St-Gall | 6 | -8 | 5 | |
30 | HJK Helsinki | 6 | -6 | 4 | |
31 | FC Noah Yerevan | 6 | -10 | 4 | |
32 | The New Saints | 6 | -5 | 3 | |
33 | Dinamo Minsk | 6 | -9 | 3 | |
34 | Larne FC | 6 | -9 | 3 | |
35 | LASK Linz | 6 | -10 | 3 | |
36 | Petrocub Hincesti | 6 | -9 | 2 |