Chelsea comptant des supporters venus du monde entier, globalisation du football et puissance médiatique de la Premier League obligent, la confusion est souvent totale lors de la première visite: à quelle station de métro sortir? La réponse est Fulham Broadway, ce qui est évidemment peu intuitif, surtout que le Fulham FC, lui, joue à Craven Cottage dont la station de métro la plus proche est Putney Bridge. La situation est complexe, mais qu'attendre d'autre d'un peuple qui conduit à droite et où on sort de l'hôtel en t-shirt sous le soleil et l'on se retrouve trempé une minute plus tard, surpris par une averse?
Une fois sorti du métro à Fulham Broadway, après avoir entendu 14 fois «Mind the gap», ce qui n'empêche pas de se prendre les pieds dans la marche, il suffit de tourner sur sa gauche et de parcourir une petite centaine de mètres pour apercevoir Stamford Bridge, ce stade qui a l'excellente idée de se trouver au milieu des habitations et qui se dresse tout d'un coup, comme ça, au milieu de deux maisons en brique rouge en exagérant à peine. Le mythique stade de Chelsea est là, et il serait faux de dire qu'il est majestueux et qu'il se voit de loin. Stamford Bridge n'est pas une de ces enceintes ultra-modernes et connectées, mais ce stade, osons le lénifiant cliché et optons pour la facilité, a une âme. Il a surtout une identité et une couleur, ce bleu, qui transpire de partout.
Pour rejoindre les deux hôtels qui le jouxtent, le Millennium et le Copthorne, il faut emprunter un petit chemin à l'ombre d'un mur, le Shed Wall, où s'affichent les légendes du club, de Gianluca Vialli à John Terry en passant par Marcel «The Rock» Desailly. Chacune de ces icônes a droit à une description de quelques mots bien sentis, dont la plus drôle, sans doute, désigne le milieu de terrain Dennis Wise, pas vraiment un vainqueur du Grand prix de l'élégance, mais un homme prêt à tous les sacrifices et à toutes les preuves de loyauté. Alors, Dennis Wise? C'est Gianfranco Zola qui en parle le mieux. «Dennis est aussi important pour Chelsea que Diego Maradona l'est à Naples. Mais disons que c'est un autre style de Maradona...», complimente autant que persifle le génial meneur de jeu italien. Là est toute l'Angleterre du football, toujours prête à mettre ses légendes en avant, mais capable d'une auto-dérision énorme dans le même temps.
C'est vrai, Stamford Bridge n'a que 40'000 places et il n'est pas extensible, car il se trouve en pleine zone résidentielle et vivante. Un club de ce niveau aimerait se doter d'une mega-arena, quel mot horrible, de 60'000 ou 70'000 places, mais qu'il serait triste que les supporters de Chelsea se retrouvent dans une zone commerciale sans âme, quelque part entre un parking et un Primark dans une enceinte moderne, sous prétexte que leur propriétaire milliardaire a envie de gagner plus d'argent avec les zones VIP et plus de spectateurs. Qu'il commence déjà à dépenser son argent intelligemment avant de penser à générer plus de revenus, serait-on tenté de lui écrire si on avait son adresse mail, mais, de toute façon, les fans des Blues se chargeront de lui faire passer le message de manière bien plus efficace.
Ce jeudi soir, les fans de Servette, qui n'en reviennent toujours pas de voir le nom de leur club sur les affiches de match, entreront par l'East Stand et tenteront de se faire entendre dans un stade qui ne s'apprête pas à vivre une soirée européenne de référence, tellement il y en a de magnifiques ici-même. La venue du SFC ne suscite aucun intérêt, et une défaite serait vue comme embarrassante, mais les Genevois s'en moquent et ils ont raison: ils vont vivre un moment unique, dans un temple du football européen, et on leur souhaite d'en profiter.
Chelsea est un club qui sait honorer ses anciens, et les multiples banderoles et drapeaux à l'effigie de John Terry, Frank Lampard, Didier Drogba à l'intérieur du stade, la statue de Peter Osgood à l'extérieur, ainsi que toute l'atmosphère prouvent que ce club a une histoire et qu'il en est conscient, ce qui ne l'empêche pas d'agir comme une vile entité capitaliste sans émotion quand il s'agit de faire partir l'enfant du coin, Conor Gallagher, l'homme qui a commencé le foot à 8 ans à l'école de foot de Chelsea et vient de dégager, mot choisi, en direction de l'Atletico Madrid. Les éditos acerbes et acides des journalistes londoniens cette semaine n'y changeront rien et il est certain que les fans du CFC ne sont pas tous en accord avec l'évolution récente de leur club, c'est un euphémisme. Qu'importe: les présidents passent, les propriétaires aussi. Mais Stamford Bridge reste. Pour l'éternité? Si Todd Boehly ne se croit pas un jour plus grand que le club qu'il possède, ce sera le cas.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Chelsea FC | 3 | 13 | 9 | |
2 | Legia Varsovie | 3 | 8 | 9 | |
3 | Jagiellonia Bialystok | 3 | 6 | 9 | |
4 | Rapid Vienne | 3 | 5 | 9 | |
5 | Vitoria Guimaraes | 3 | 4 | 9 | |
6 | 1. FC Heidenheim | 3 | 4 | 9 | |
7 | Shamrock Rovers | 3 | 4 | 7 | |
8 | ACF Fiorentina | 3 | 3 | 6 | |
9 | Pafos FC | 3 | 3 | 6 | |
10 | NK Olimpija Ljubljana | 3 | 3 | 6 | |
11 | FC Lugano | 3 | 1 | 6 | |
12 | Heart of Midlothian FC | 3 | 1 | 6 | |
13 | La Gantoise | 3 | 0 | 6 | |
14 | Vikingur Reykjavik | 3 | 0 | 6 | |
15 | Cercle Bruges | 3 | 2 | 4 | |
16 | Djurgardens IF | 3 | 0 | 4 | |
17 | Apoel Nicosie | 3 | 0 | 4 | |
18 | Real Betis Balompié | 3 | 0 | 4 | |
19 | FK Borac Banja Luka | 3 | -1 | 4 | |
20 | NK Celje | 3 | 1 | 3 | |
21 | Omonia Nicosie | 3 | 1 | 3 | |
22 | Molde FK | 3 | -1 | 3 | |
23 | TSC Backa Topola | 3 | -1 | 3 | |
24 | The New Saints | 3 | -1 | 3 | |
25 | FC Astana | 3 | -2 | 3 | |
26 | HJK Helsinki | 3 | -4 | 3 | |
27 | FC St-Gall | 3 | -5 | 3 | |
28 | FC Noah Yerevan | 3 | -7 | 3 | |
29 | FC Copenhague | 3 | -1 | 2 | |
30 | LASK Linz | 3 | -2 | 2 | |
31 | Panathinaïkos | 3 | -4 | 1 | |
32 | Istanbul Basaksehir FK | 3 | -5 | 1 | |
33 | FK Mlada Boleslav | 3 | -4 | 0 | |
34 | Dinamo Minsk | 3 | -6 | 0 | |
35 | Larne FC | 3 | -7 | 0 | |
36 | Petrocub Hincesti | 3 | -8 | 0 |