En vue de cette rencontre disputée à Pristina, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place par les autorités du Kosovo, dont la grande majorité des 1,8 million d'habitants est de confession musulmane, mais qui est un très proche allié des Etats-Unis et entretient des relations diplomatiques de bonne qualité avec Israël.
Prévu initialement le 15 octobre, ce match avait été reporté dès les premiers jours de la guerre et se tiendra finalement un peu plus d'un mois après l'attaque sanglante sans précédent perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien du Hamas sur le sol israélien.
A Pristina, dans ce contexte, la réception de la sélection israélienne dimanche a été un temps envisagée à huis clos par la Fédération kosovare (FFK). Mais, à l'issue d'une réunion avec l'UEFA, décision a finalement été prise d'organiser la rencontre «en présence du public», a indiqué le président de la FFK, Agim Ademi.
Quelque 14'000 billets ont ainsi été mis en vente. Tous sont «personnalisés» et chaque spectateur devra présenter une pièce d'identité avant de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du stade Fadil-Vokrri, ont souligné les autorités.
Ces dernières semaines, plusieurs manifestations de soutien aux Palestiniens de Gaza ont eu lieu à Pristina. Et des messages en lien avec la rencontre de dimanche ont été partagés sur les réseaux sociaux, dénonçant les bombardements israéliens et appelant parfois à l'annulation du match, sans susciter de réactions officielles.
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Mais des habitants de la capitale ont aussi rendu hommage aux victimes israéliennes. Le Kosovo est un proche allié des Etats-Unis, premier partenaire politique et militaire d'Israël mais aussi grand soutien de l'indépendance proclamée en 2008 par l'ancienne province serbe.
En février 2021, Israël a en outre lui-même reconnu l'indépendance du Kosovo, qui a ouvert un mois plus tard une ambassade à Jérusalem, devenant le premier pays à majorité musulmane à reconnaître la ville sainte comme capitale d'Israël.
De quoi atténuer les tensions en vue du match de dimanche? A l'approche de la rencontre, le principal groupe de supporters de l'équipe nationale kosovare, les «Dardanet», s'est en tout cas mobilisé afin de prévenir l'apparition d'éventuels messages offensants comme ceux qui sont apparus sur les réseaux sociaux.
Il a aussi appelé ses membres et l'ensemble du public à se concentrer sur le «soutien à l'équipe nationale». «En respectant les règles, nous respectons notre pays», a ajouté le groupe.
Interrogés par l'AFP, des habitants de Pristina ont eux défendu la tenue de la rencontre. «Ce qui se passe à Gaza (...) n'est pas juste», a affirmé Agron Jashari, un économiste de 40 ans. Mais «le sport doit être séparé de la politique», a-t-il ajouté.
L'histoire récente incite néanmoins les autorités à la prudence. En novembre 2016, la police kosovare avait déjoué, en coopération avec ses homologues albanaises et macédoniennes, une attaque contre la sélection israélienne et ses supporters avant un match des qualifications au Mondial 2018 en Albanie.
D'un point de vue sportif, l'enjeu du match de dimanche est lui bien moindre. Quatrième d'un groupe I mené par la Roumanie (8 matches/16 points) devant la Suisse (7 m/15 pts), le Kosovo (7 points) a peu de chances de se qualifier à l'Euro 2024. Tout comme Israël, 3e avec 11 points mais six matches disputés.