Remo Freuler n’est pas le joueur le plus communicatif de l’équipe de Suisse. Derrière ses yeux de husky, le Zurichois compte chacun de ses mots et ses réponses ne pèsent parfois pas très lourd. Vendredi soir, le milieu de terrain de 29 ans sera pourtant au centre de l’attention sur la pelouse du Stade olympique de Rome. «Nous devrons nous battre, être agressif et courir les uns pour les autres, se projette-t-il, refusant de lever le voile sur le plan suisse.
Le plus italien des joueurs de la Nati sera très attendu dans son pays d’adoption. Il a rejoint l’Atalanta en 2016 déjà. Ces dernières semaines, il y porte même le brassard. C’était notamment le cas en Ligue des champions contre le grand Manchester United (2-2). «Seulement en l’absence de Rafael Tolói qui est blessé depuis un moment, précise humblement le vice-capitaine.
«Mais ce rôle me plaît. C’est aussi la récompense de mon travail toutes ces dernières années.» Le Suisse a grandi dans le sillage de la «Déesse» de Bergame. Un petit club lombard, petit frère des institutions milanaises, devenu une référence parmi les meilleures équipes d’Europe.
Le message de Granit Xhaka
Ce changement de statut est aussi celui du taiseux Remo Freuler. Les suiveurs de l’équipe nationale espèrent désormais beaucoup de lui. Qui plus est sans Xhaka. «En l’absence d’un tel joueur, tout le monde devra faire plus pour s’en sortir. Granit nous manquera forcément.» Blessé, le capitaine suisse s’est d’ailleurs exprimé devant ses coéquipiers par vidéo: «Vous savez ce que vous avez à faire».
Une remarque qui résonne encore plus pour le berger bergamasque. «Je suis conscient que les attentes augmentent me concernant. C’est normal quand tu es performant avec ton club. Je compte bien répondre à ces attentes. Je veux tirer l’équipe vers le haut vendredi à Rome», se projette le natif du village d’Ennenda, dans le canton de Glaris.
Un nul pourrait suffire
Son ton ne monte pas d’un iota pour autant. Sa froide conviction traduit une confiance intime, inébranlable. Même les fantômes de l’Euro et la débâcle de Rome (3-0) ne suffisent pas à faire douter Remo Freuler. «Nous avions pris deux claques, image-t-il. Depuis, nous avons analysé ce match et tiré les leçons qui s’imposaient.»
L’homme aux 38 sélections renvoie à son tour la pression et le rôle de favori sur l’Italie championne d’Europe. Si la Suisse parvient à ressortir du stade olympique avec au moins un point, la route vers le Mondial hivernal en 2022 ne serait pas barrée pour la Nati. Il faudrait ensuite assurer en battant largement la Bulgarie à Lucerne lundi.