Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert en mai une information judiciaire après avoir été saisie par une plainte de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
«Le PSG n'a commis aucune discrimination, comme l'a démontré le parquet. Ce dernier a déjà indiqué avoir rendu un classement sans suite dans ce dossier», a réagi le club, défendu par Me Antoine Maisonneuve.
Fin 2018, un collectif de médias, notamment Mediapart et Envoyé spécial en France, avait révélé que la cellule de recrutement du club parisien avait mentionné entre 2013 et 2018 des critères ethniques dans ses fiches d'évaluation de jeunes joueurs, classés comme «Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain».
Enquête interne
Le PSG s'était d'abord défendu en expliquant que le fichage avait été le fruit d'une «initiative personnelle du responsable» de la «cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Ile-de-France», dirigée à l'époque par Marc Westerloppe, parti début 2018 au Stade rennais. Mais rapidement, le quotidien «L'Equipe» avait produit un document selon lequel des critères ethniques apparaissaient aussi sur des fiches de la cellule Ile-de-France.
Dans la foulée des révélations, le PSG avait déclenché une enquête interne qui avait conclu qu'il n'y avait «pas eu de cas avéré de discrimination», malgré l'existence d'un fichage ethnique et annoncé «des mesures visant à renforcer les pratiques éthiques» en son sein.
Enquête pénale classée
Après ces révélations, le club avait écopé en janvier 2019 d'une amende de 100'000 euros par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP). Plusieurs responsables du club s'étaient aussi vu infliger des amendes avec sursis.
Au pénal, la LDH avait porté plainte contre X pour discrimination et collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques. L'enquête pénale avait été classée en août 2022 pour «infraction insuffisamment caractérisée», mais la LDH a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile début 2023.
«Nous sommes très satisfaits que cette procédure ait été ouverte, et ce, en dépit du classement sans suite opéré par une section du parquet de Paris», a commenté Me Arié Alimi, avocat de la LDH sollicité par l'AFP. «Les motivations interrogent le positionnement de cette section, chargée en théorie de lutter contre les discriminations et les discours de haine», a-t-il ajouté.