Quand Blick le contacte, Anthony Sirufo est occupé: «Je suis en train de visionner des matches de Servette. Mais te parler me fait une petite pause (rires).» Lors du huitième de finale, l'entraîneur des SR Delémont avait été aidé par le club genevois, qui avait envoyé un rapport sur Lucerne. Logiquement, les Grenat ne l'ont pas fait sur leur propre équipe.
Pour franchir l'écueil servettien, les Jurassiens vont à nouveau devoir réaliser un exploit – le troisième en Coupe de Suisse cette saison. «De notre côté, on se dit: 'Jamais deux sans trois', c'est une évidence, explique Anthony Sirufo. La première condition pour pouvoir le faire, c'est d'y croire.»
«Ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle»
Avant le quart de finale de Coupe face à Servette, le coach français sent son équipe davantage motivée. «Il n'y a plus que huit équipes en lice et si tu franchis le cap, tu es en demies», rappelle Anthony Sirufo. Le fait que ce soit un derby romand rajoute aussi un peu de saveur. «Ça parle bien plus autour du stade, lâche le technicien. Il y a beaucoup de nos spectateurs qui soutiennent Servette – mais mercredi, ils seront 100% derrière Delémont.»
Mais la tâche sera encore plus ardue pour les Jurassiens. Sans rien enlever aux exploits face à Saint-Gall et Lucerne aux tours précédents, Servette est «ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle» selon le coach. «Si les Genevois nous battent, personne ne dira rien et la logique aura été respectée. Mais c'est avant tout notre match – le plus important – et c'est à nous de le jouer.»
Servette va faire tourner?
Encore engagé en Conference League, Servette voudra peut-être faire tourner pour ce match face à une troisième division. Mais Anthony Sirufo n'y croit pas trop: «J'ai regardé leurs matches depuis trois mois et ça tourne très peu. Généralement, c'est deux, voire trois éléments.» Il s'attend donc à ce que l'adversaire débarque à la Blancherie avec une formation proche de l'équipe type genevoise. «À l'inverse, je pense qu'ils vont plutôt tenter de plier le match rapidement», prévient le coach.
Surtout qu'en face, les SR Delémont ne sont pas l'équipe la plus en forme du moment. Depuis qu'ils ont sorti Lucerne en huitièmes, les Jurassiens n'ont obtenu qu'une victoire en Promotion League. Des résultats que tempère Anthony Sirufo: «Oui, mais on vient d'être promu cette année et on a comme objectif de continuer à progresser. On essaie de proposer du bon football – et ça nous permet de rivaliser contre des bonnes équipes. J'ai presque envie de dire qu'on gagne plus contre des première division que contre des clubs de Promotion League (rires).»
Du rêve à la réalité?
Mais si, au-delà de la plaisanterie, les SRD venaient à rééditer par deux fois un tel exploit, ils seraient en finale le 2 juin à Berne. Est-ce que le coach jurassien a dit à ses joueurs de réserver la date? Il préfère en rire. «C'est là qu'on parle d'humilité, répond Anthony Sirufo. Évidemment, j'ai dit dès le premier tour que si j'entamais une compétition, c'était pour la gagner. Mais on sait aussi qu'il faut garder les pieds sur terre.»
Cela n'empêche toutefois pas les Jurassiens de rêver – «surtout pour de belles choses, ça fait du bien. Il faut avoir de beaux rêves et prendre ça avec humour». Et si Delémont montre la même chose qu'aux tours précédents, les rêves n'auront jamais été aussi proches de devenir réalité.