La pandémie n'est pas encore terminée. Alors que les campagnes de vaccinations s'accélèrent en Europe, avec des vaccins à degrés d'efficacité divers, l'Euro bat son plein et amène avec lui son lot de spectateurs massés dans les gradins. Et parfois, de transmissions du Covid.
Récemment, une centaine de supporters finlandais ont ramené le virus de Saint-Pétersbourg après le match contre la Russie. Pareil pour le match Danemark - Russie à Copenhague, où 16 supporters ont été testés positifs au coronavirus, y compris quatre portant le variant Delta, plus contagieux.
En Écosse, où les chiffres augmentent de façon fulgurante, il a été remarqué que les hommes de moins de 45 ans sont la catégorie de la population la plus susceptible d'être infectée. L'une des explications réside dans le fait c'est justement cette tranche d'âge qui se rassemble le plus pour suivre le football, souvent avec peu de précautions.
Levée des restrictions reportée
Le variant Delta est un sujet de préoccupation croissante dans le monde entier. Au Royaume-Uni en particulier, il se répand comme une traînée de poudre. Le Premier ministre Boris Johnson a reporté d'un mois la levée promise de toutes les restrictions.
Même Israël, champion de la vaccination, a décidé vendredi de réintroduire le port obligatoire du masque à l'intérieur des bâtiments. De nouvelles mesures ont aussi été prises en Australie. À Sydney, un confinement de deux semaines a été décidé, affectant cinq millions de personnes.
Danger autour du stade
Quid de l'Euro? Il y a quelques jours, le gouvernement britannique a décidé d'autoriser la présence de 60'000 spectateurs dans le stade de Wembley pour les demi-finales et la finale. Ceci alors qu'en février 2020, un match de la Ligue des champions de l'Atalanta Bergame est soupçonner d'avoir fait basculer toute la ville et ses environs dans une catastrophe sanitaire.
La situation de l'actuel championnat d'Europe ne peut néanmoins pas être comparée à ce cas italien. Il y a un an, les gens ne connaissait pas encore l'ampleur du virus, et encore moins sa dangerosité. Le gel hydroalcoolique, les tests et les vaccins n'étaient encore qu'un scénario de science-fiction.
Actuellement, seules les personnes ayant été vaccinées deux fois ou ayant un test antigénique négatif datant de moins de 48 heures peuvent entrer dans le stade de Wembley à Londres. Toutefois, ce test n'a qu'une valeur limitée. L'enceinte lui-même n'est pas considérée comme un lieu à haut risque, bien que les gens soient assis les uns à côté des autres et que la plupart ne portent pas de masque.
Le grand danger se situe plutôt aux abords de l'arène: les supporters arrivent ensemble en voiture ou en bus, chantent les uns contre les autres. De la même manière, dans les différents pays d'Europe, les réunions en masse d'amis ou de fans de football se multiplient aussi à l'intérieur dans des pièces à l'aération réduite. Un phénomène qui est un facteur de risque certain.
Des décès malgré la vaccination
Grâce à la campagne de vaccination en cours, le danger est réduit et la situation semble être sous contrôle. Une évaluation de l'autorité sanitaire britannique «Public Health England» montre cependant que plus de la moitié des personnes décédées jusqu'à présent du variant Delta avaient été vaccinées.
Le virus n'a donc pas fini de jouer un rôle majeur en Europe, y compris à l'Euro, dont les huitièmes de finale ont commencé ce samedi. Le risque de voir une hausse des infections arriver à la fin ou après le championnat n'est donc pas à écarter.