C’est un Breel Embolo joyeux et de bonne humeur que Blick retrouve à Monaco jeudi dernier. Son équipe, l’AS Monaco, vient de battre le FC Barcelone (2-1) dans un stade Louis-II à guichets fermés et ce n’est pas sa propre prestation, décevante sur le plan de l’efficacité, qui vient enlever le sourire à l’avant-centre de la Nati. «C’est vrai que j’ai eu des occasions et que je n’ai pas marqué. C’est le seul point négatif de la soirée, je dois aider l’équipe à tuer le match. Un but aurait facilité la soirée pour tout le monde!», concède-t-il avec lucidité.
Beaucoup d'efforts, peu d'efficacité
Le début de saison de l’attaquant est en effet un peu paradoxal: régulièrement titulaire (3 fois sur 5 en Ligue 1, une fois en Champions League), il ne s’est pas encore montré décisif une seule fois, mais son impact physique sur les défenses, son goût pour le pressing et son travail de l’ombre plaisent à Adi Hütter. Face au Barça, il n’a certes pas réussi grand-chose avec le ballon, et a été trop souvent hors-jeu, mais il a pesé sur la défense centrale catalane, qui a fini par céder devant la fougue de son remplaçant, le talent George Ilenikhena (18 ans), auteur du but de la victoire. Et son pressing sur Marc-André ter Stegen a conduit directement à la récupération de balle de Takuma Minanimo et à l’expulsion d’Eric Garcia.
«C’est un état d’esprit. Tout le monde est positif, s’entraide. En ce moment, tout le monde est joyeux et on essaie d’enchaîner les matches et les victoires. On a des jeunes de talent, qui écoutent et qui progressent, et un effectif vraiment intéressant», assure Breel Embolo, sincèrement heureux de la réussite de son jeune concurrent Ilenikhena, lequel risque pourtant de lui faire de l’ombre dans les semaines à venir.
«Bien sûr que j’aurais aimé marquer. On est attaquants et on est payés pour cela. Mais les occasions sont là depuis le début de la saison, en plus de défendre énormément. Ce qui est important, c’est qu’on travaille les uns pour les autres», explique l’avant-centre, qui assure se trouver dans une équipe de très haut niveau.
«Monaco, pas un petit club»
«Monaco, ce n’est pas un petit club à l’échelle européenne. Quand j’étais à Bâle et qu’on remportait une victoire en Champions League, oui, c’était un exploit, quelque chose qui marquait les esprits. Ce n’est pas la même chose ici. A Monaco, on a des jeunes de grande qualité, des joueurs de classe mondiale… et ce n’est que le début. On s’est fixés un objectif entre nous, celui de réussir une saison spéciale. On verra jusqu’où on va aller», dit encore Breel Embolo, coéquipier de deux joueurs suisses eux aussi titulaires réguliers en ce début de saison: le capitaine Denis Zakaria et le gardien Philipp Köhn, tout deux très bons face au Barça jeudi dernier.
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«C’est cool pour la Suisse! On montre qu’on existe», se réjouit Breel Embolo, qui ne cache pas sa fierté lorsque Blick lui signale que le nombre record de 19 joueurs suisses sont aujourd’hui engagés en Champions League, en plus de ceux jouant à Young Boys. «Wouah, c’est un joli nombre, ça!» Suit-il les performances de ses compatriotes? «Bien sûr, tout le temps! Juste avant de jouer ce soir, on a vu que Leverkusen avait gagné 4-0 à Feyenoord avec Granit Xhaka. Et ce soir, dans le vestiaire, j’ai vu que Grégory Wüthrich s’était malheureusement blessé avec Sturm Graz. Bien sûr qu’on se suit les uns les autres. On se soutient. J’ai vu aussi Fabian Rieder faire un bon match avec Stuttgart contre le Real, c’est super. Plusieurs sont des amis proches».
Aider le football suisse à être pris encore plus au sérieux
Le buteur se voit aussi une responsabilité de «représentant» du football suisse. «Absolument. Si on continue à produire de bonnes performances, si on montre nos qualités, cela aidera peut-être les recruteurs et les scouts à s’intéresser encore plus au marché suisse et à aider notre football à grandir encore.»
Son premier but en Champions League, voilà dix ans déjà
Et pour cela, rien de mieux que de continuer à gagner en Champions League. Et pour Breel Embolo, d’inscrire son prochain but dans la compétition-reine du football européen. Sa dernière réussite à ce niveau est survenue en novembre 2020 face au Shakhtar Donetsk avec le Borussia Mönchengladbach. Et la première? Voilà dix ans tout pile, en 2014 avec Bâle face à Ludogorets, alors qu’il avait 17 ans à peine. Le prochain match de l’ASM, à Zagreb, sera une belle occasion d’inscrire le prochain, les Croates restant sur un sec 9-2 encaissé à Munich… Ensuite, il sera l’heure de retrouver la Nati, déjà, pour les matches internationaux en Serbie et face au Danemark.