Vice-championne d'Europe sur 100 m
Mujinga Kambundji: «Je suis frustrée et à la fois heureuse»

Mujinga Kambundji a remporté la médaille d'argent en finale du 100 m aux Championnats d'Europe de Munich. Il s'en est fallu de peu pour qu'elle ne remporte le titre. L'athlète bernoise a ensuite cherché les mots justes.
Publié: 17.08.2022 à 13:52 heures
La Bernoise Mujinga Kambundji est désormais vice-championne d'Europe du 100 m.
Photo: DUKAS
Emanuel Gisi

Aux Championnats du monde en salle de Belgrade au printemps dernier, elle a pris tout le monde de vitesse sur 60 m. Aux Mondiaux outdoor à Eugene (USA), elle a terminé à une excellente cinquième place. Ce mardi, Mujinga Kambundji a de nouveau montré qu’elle faisait bel et bien partie des meilleures sprinteuses du monde. Aux Championnats d’Europe à Munich, mardi soir, la femme la plus rapide de Suisse a couru en 10"99 sur 100 m pour décrocher l’argent.

Il a fallu attendre la photo-finish pour départager les athlètes! Seule l’Allemande Gina Lückenkemper a été très légèrement plus rapide. La Britannique Daryll Neita a complété le podium (11"00). On ne pouvait pas faire plus serré — trois sprinteuses se tenant en un centième de seconde!

Mujinga Kambundji, deuxième, n’aurait eu besoin que de cinq millièmes pour décrocher le titre européen. Après un départ canon, elle a laissé échapper la victoire alors qu’elle était sur le point de remporter l’or et avait dominé toute la course. «Je suis frustrée, même si je suis satisfaite. Je suis heureuse d’avoir décroché une médaille. Mais d’un autre côté, une décision au millième… ça craint», a ensuite souri la Bernoise au micro de la SRF.

Beaucoup plus rapide que lors des dernières médailles

Dans sa première des trois épreuves de sprint, la Bernoise de 30 ans a réussi ce qu’elle n’avait pas pu faire depuis longtemps. En 2016, elle avait remporté le bronze sur 100 m à Amsterdam — mais elle n’avait pas pu décrocher de breloque deux ans plus tard, à Berlin.

Cette année, Mujinga Kambundji est de retour sur le podium — et avec de bien meilleurs temps qu’en 2016, lorsqu’elle avait atteint la finale en 11"23 et avait remporté le bronze en 11"25. Ce sont des temps dont elle ne se satisfait plus depuis longtemps.

Pourtant, les conditions n’étaient pas particulièrement bonnes à Munich: «On a vu que personne n’a battu son meilleur temps personnel. De ce point de vue, le chrono était secondaire — ce n’est pas un sujet sur lequel il faut s’étaler aujourd’hui.»

Celle qui avait couru cinq fois le 100 m en moins de 11 secondes jusqu’à mardi (seules les Britanniques Daryll Neita et Dina Asher-Smith y sont parvenues plus souvent en Europe) a rejoint depuis longtemps les meilleures sprinteuses du monde.

«Je suis contente de pouvoir courir à nouveau»

«Je suis dans la forme de ma vie», avait-elle déclaré avant les Championnats du monde. «Si je cours vite, je vais chercher une médaille», savait-elle également avant Munich. Elle y est parvenue.

Mais malgré l’argent, elle n’est pas encore assez satisfaite pour rentrer au pays: «Je suis aussi et surtout contente de pouvoir courir encore, sur le 200 et avec le relais. L’ambiance ici est géniale. J’avais déjà adoré Berlin en 2018, c’est à nouveau phénoménal ici.» Le 200 m a lieu jeudi et vendredi (finale) — le relais 4x100 m vendredi et dimanche (finale).

Entre les Mondiaux et les Championnats d’Europe, elle a décidé d’emmener son ami Florian Clivaz, qui fait déjà partie depuis longtemps de son équipe d’entraîneurs et de management, à Munich en tant qu’accompagnateur personnel. Parce que son entraîneur actuel, Adrian Rothenbühler, est trop occupé par l’encadrement du relais et de la jeune sœur de Mujinga, Ditaji, pour lui apporter à chaque instant l’aide qu’elle souhaite. Une décision qui semble avoir porté ses fruits.

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