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Le patron du Tour de Suisse exige des mesures après la mort de Muriel Furrer

Gino Mäder, Muriel Furrer, André Drege: les nombreux décès des cyclistes professionnels sont préoccupants. Le patron du Tour de Suisse, Olivier Senn, réclame un suivi des coureurs par GPS pour davantage de sécurité.
Publié: 14:01 heures
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Olivier Senn, directeur de course du Tour de Suisse et directeur des Championnats du monde de cyclisme 2024 à Zurich, réclame le suivi GPS chez les cyclistes professionnels.
Photo: MICHAEL BUHOLZER
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Cédric Heeb

Après l'accident mortel de Gino Mäder en juin 2023 lors du Tour de Suisse, notre pays a également été endeuillée cette année par la mort d'une espoir du cyclisme. Muriel Furrer, âgée de 18 ans seulement, a été victime d'un accident lors de la course sur route des championnats du monde juniors près de Küsnacht (ZH).

Chez nos voisins, un cycliste professionnel a aussi perdu la vie cette année: le Norvégien André Drege a fait une chute fatale lors du Tour d'Autriche. Olivier Senn, le directeur du Tour de Suisse et directeur sportif des Championnats du monde de cyclisme, s'est exprimé sur ces tragiques incidents dans le talk-show «Windschatten». Il a formulé des exigences très claires.

Absence de technologie

Olivier Senn a mis en avant la nécessité du tracking GPS: «Nous le considérons comme un impératif pour pouvoir, à l'avenir, contrôler tous les professionnels lors des courses.» Une affirmation qui fait écho au cas de Muriel Furrer: La jeune Suissesse était restée longtemps inanimée et inaperçue dans une forêt après sa chute. «Nous sommes allés sur la lune, il y a un peu plus de 55 ans. Alors, il n'est pas possible que nous ne puissions pas remarquer immédiatement la disparition d'un coureur ou d'une coureuse», a tonné le patron du Tour de Suisse.

L'Union cycliste internationale (UCI) déclarait toutefois en octobre à la SRF qu'un tracking permanent des athlètes n'était actuellement pas possible en raison des nombreuses interruptions de signal. «Il ne s'agit pas d'une solution de sécurité appropriée», expliquait-elle.

Moins de chutes mais plus de conséquences

Fabian Wegmann, qui s'est également joint au débat, a lui-même été affecté par une chute mortelle lorsqu'il était cycliste professionnel: son coéquipier de l'époque, Wouter Weylandt, a été victime d'un accident en 2011 pendant le Giro. «Cela reste très ancré en moi, même si, malheureusement, il a commis une faute de pilotage.»

Le triple champion allemand sur route estime que les courses cyclistes sont «fondamentalement plus sûres» de nos jours. Problème aujourd'hui: «Avec le matériel et l'aérodynamisme, les courses sont de plus en plus rapides. Les conséquences sont alors malheureusement plus dramatiques en cas de chute», estime l'ancien coureur.

Pour Fabian Wegmann, même les mesures de sécurité pour la circulation de tous les jours induisent paradoxalement des accidents supplémentaires: «On construit sans cesse de nouveaux îlots de circulation. De telles mesures de modération du trafic prises par les pouvoirs publics ne favorisent pas la pratique du vélo», dénonce-t-il.

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