Jusqu'à présent, le nouveau bob «Made in Switzerland» était développé discrètement en coulisses. Désormais, il fait ses débuts sous les projecteurs. L'association Swiss Sliding a présenté son projet Neos lors du lancement de la saison à Flums, dans le canton de Saint-Gall.
L’objectif du projet? Redonner à la Suisse sa place de grande nation du bob. Ce bob à deux places, entièrement conçu et fabriqué en Suisse, devrait offrir un avantage décisif face aux autres nations en matière d'équipement sur la glace. Le projet Neos avait été lancé en prévision des Jeux olympiques de 2022, mais son financement avait alors été interrompu. Grâce à l'importante contribution financière de Peter Spuhler, principal sponsor de Swiss Sliding et PDG de Stadler, entreprise spécialisée dans la construction ferroviaire, le projet a pu reprendre en vue des Jeux olympiques de Cortina/Milan 2026.
Des partenaires de renom impliqués
Le projet Neos fait partie du «Sports Innovation Hub» de Swiss Olympic, avec la participation de l'Office fédéral du sport. D'autres partenaires prestigieux tels que Swiss Ski, Ruag et Sauber y sont également associés. À l'usine de l'écurie de Formule 1 à Hinwil, l'aérodynamisme du bob a été optimisé par modélisation informatique (CFD). La construction a été confiée à Brasch Design, une petite entreprise d'Einsiedeln, l'une des rares en Suisse à travailler le carbone industriellement.
Le bob à deux places dévoilé récemment, tandis que la version à quatre places est attendue pour mars, se distingue par ses lignes audacieuses et modernes. Selon Roger Clavadetscher, directeur de Swiss Sliding, les performances aérodynamiques du bob sont très prometteuses.
Le développement du bob s'est fait en étroite collaboration avec le pilote Michael Vogt, le plus rapide des Suisses, qui a testé le prototype sur plusieurs pistes au printemps. Initialement peu convaincu, Michael Vogt a depuis changé d’avis. «Si le bob est aussi performant que prévu, j'espère que nous pourrons l'utiliser bientôt. Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis le printemps», a-t-il confié à Blick.
Des débuts en Coupe du monde prévus
Toutefois, suite à une opération des disques intervertébraux, Michael Vogt ne pourra probablement reprendre la compétition qu'en janvier. C'est donc Melanie Hasler, la meilleure pilote suisse, qui effectuera les premiers tests. Elle testera Neos lors du camp d'entraînement prévu dans deux semaines à Lillehammer.
Le calendrier est clair: si les performances sont au rendez-vous, Melanie Hasler pourrait déjà utiliser le nouveau bob lors de l'ouverture de la Coupe du monde, début décembre, à Altenberg, en Allemagne. À condition que le modèle soit homologué à temps par la fédération internationale, un processus habituel pour tout nouveau bob. «S'il est vraiment rapide, nous voulons l'utiliser en compétition dès que possible», explique Michael Vogt. L'objectif est de laisser suffisamment de temps pour peaufiner le développement avant l’hiver olympique 2025/26, malgré le calendrier serré du projet Neos.
La Suisse est-elle sur la voie de sa première médaille olympique en bob depuis 2014? L'Allemagne, grande puissance du bobsleigh, reste la référence. Francesco Friedrich, légende de la discipline, a renforcé son équipe avec Simon Wulff, un ancien sprinter mesurant 2,06 mètres, pesant plus de 100 kg, et capable de courir les 100 mètres en 10,06 secondes.
Côté suisse, la situation est plus délicate. Le pousseur le plus rapide, Sandro Michel, a été victime d’un accident dramatique en février, et Michael Vogt souffre toujours de son dos. Cependant, une bonne nouvelle chez les femmes: Nadja Pasternack, de retour après une pause maternité, est prête à rejoindre l’équipe de Melanie Hasler.
Et il le faut, car aussi aérodynamique que soit le bob Neos, il a besoin de puissance humaine pour atteindre la vitesse maximale!