Et si le stade Samaranch à Lausanne changeait de nom? Comme l'a rapporté «24 heures» mercredi, le plénum a accepté mardi soir par 44 oui contre 35 non de demander à la Municipalité de rendre un rapport sur la question. Lancée par deux jeunes frères, la pétition, qui a récolté quelque 170 signatures, demande à la Municipalité, d'entamer des démarches de changement de nom du stade, ou de lui redonner son ancien nom de stade de Vidy.
A gauche, les conseillers se sont montrés convaincus par la démarche: Juan Antonio Samaranch a publiquement soutenu Franco et n'a jamais renié des positions ouvertement fascistes. Conserver son nom est incohérent avec les valeurs démocratiques et inclusives portées par la Ville de Lausanne, a souligné Sevgi Koyuncu (EàG).
D'aucuns ont estimé important de contextualiser l'histoire au moyen d'une plaque explicative. «La démarche ne veut pas effacer l'histoire, mais offrir un cadre de compréhension», comme cela a été le cas pour la rue Agassiz, a relevé le socialiste Kulmiye Yusuf.
«Seul un tribunal peut condamner»
«Seul un tribunal peut condamner», a plaidé le PLR Jacques Pernet. Dénonçant une forme de «cancel culture», sa collègue Coralie Dumoulin a rappelé que Juan Antonio Samaranch avait permis à Lausanne d'obtenir le titre de capitale olympique. «Ce n'est pas la première fois qu'on parle de ce genre de sujet. L'approche Louis Agassiz nous semble plus adaptée», a ajouté l'UDC Valentin Christe.
Juan Antonio Samaranch a été en 1980 le premier président à temps complet du CIO à s'établir à Lausanne. Sous son égide, elle est devenue «ville olympique» en 1982, puis «capitale olympique» en 1993. Il fut aussi l'artisan du Musée olympique et du Tribunal arbitral du sport. La Ville avait baptisé de son nom le stade de Vidy en 2001, au moment de son départ de la présidence du CIO, une décision déjà controversée à l'époque.