Remco Evenepoel ne garde pas forcément un excellent souvenir de son premier passage sur le Tour de Romandie. En 2019, le coureur belge s'élance sur le prologue de 3,7 km à Neuchâtel et le termine, après avoir chuté. «Je voulais l'oublier, mais merci de me le rappeler», sourit-il, six ans plus tard, à la question du journaliste d'«ArcInfo».
Beaucoup de choses ont changé dans ce laps de temps pour celui qui, à l'époque, était une promesse du cyclisme mondial. À cette époque, il n'était sans doute pas attendu à son bus par une dizaine de curieux la veille du départ, comme cela a été le cas ce lundi à Moutier. Surtout, son CV s'est grandement rallongé: vainqueur de la Vuelta en 2022, champion du monde en ligne la même année, double champion du monde de contre-la-montre en 2023 et 2024 et, apothéose, double champion olympique à Paris l'année dernière, en ligne et sur le chrono.
Le chemin vers le retour au sommet
Pourtant, malgré ce palmarès, Remco Evenepoel ne vise absolument pas la victoire sur le général de ce Tour de Romandie édition 2025. La faute à une grave chute subie lors d'un entraînement début décembre. Dans son pays natal, le Belge percute une portière d'un véhicule de la poste et souffre de fractures à l'omoplate, à une côte et à la main.
C'est donc il y a dix jours que le grand vainqueur de Paris 2024 a repris la compétition, avec des résultats probants: succès sur la Flèche brabançonne et troisième place, au sprint, sur l'Amstel Gold Race, malgré une chute à une centaine de mètres de l'arrivée. La veille de son arrivée en Suisse, le Belge a terminé loin des meilleurs sur Liège-Bastogne-Liège. Preuve que tous les problèmes ne sont pas effacés.
Ne pas avoir de jours sans
«Je suis encore en progression par rapport à ma chute de l'hiver, rajoute Remco Evenepoel. Je viens pour faire le maximum, jour après jour, et pour monter en puissance. J'espère ressortir du Tour de Romandie avec un meilleur niveau qu'à mon arrivée.» Des ambitions limitées, donc.
Et plus concrètement, a-t-il un objectif comptable? «Je serais content avec une victoire d'étape et un bon feeling, se projette-t-il. Par contre, c'est difficile de parler du classement général. Ce serait déjà bien de ne pas avoir de jours sans.» Car, pour la première fois depuis son accident en décembre, le Belge va expérimenter une course à étapes.
Vélo en or et maillot arc-en-ciel
Y en a-t-il d'ailleurs, durant ce Tour de Romandie, qu'il a marquées d'une croix rouge? «Sur l'étape de montagne de samedi (ndlr: entre Sion et Thyon 2000), je veux sonder mes jambes de grimpeur, prévient-il. Avec une montée assez longue, ça va être dur et ce sera mon grand test dans le peloton.»
Et forcément, il y a la dernière étape, ce contre-la-montre de 17 km à Genève. «Ça va me donner de la motivation de sortir mon nouveau vélo en or et le maillot arc-en-ciel», sourit Remco Evenepoel. Champion olympique et du monde en titre, le Belge sera en effet facilement reconnaissable dans les rues au bout du Léman dimanche. «Ce sera aussi important de tester mon épaule», lâche-t-il.
Celui qui dit «bien aimer la Suisse» pour ses belles routes, ses montées et ses descentes va donc vivre un grand test sur celles du Tour de Romandie cette semaine. Une course qui débute ce mardi, par un prologue de 3,7 km à Saint-Imier.