«Absolument, tout le monde le fait», a-t-il dit. «J'ose dire que je l'ai aussi fait à plusieurs reprises», a encore précisé le Norvégien.
Des anciens sauteurs comme Anders Jacobsen et Johan Remen Evensen ont aussi admis des manipulations. «Tricherie, c'est un terme dur. Mais je ne peux pas prétendre la main sur le cœur ne jamais l'avoir fait», a déclaré le premier nommé. «Si la définition de tricherie est de porter une combinaison un peu trop ample, alors j'ai triché», a dit le vainqueur de la Tournée des 4 tremplins 2007.
«Tu n'as pas triché si tu n'es pas pris»
Par ailleurs, il ne s'agit pas que des combinaisons. Les souliers, gants et même les sous-vêtements sont aussi concernés. Daniel-André Tande a expliqué que les Norvégiens avaient modifié tout le matériel trop serré avec une machine à percer et que cela avait néanmoins passé les tests. Selon lui, d'autres nations ont fait pareil et même loué la machine norvégienne.
Le trio met la faute sur la FIS, dont les règlements incitent les sauteurs à tricher, et qui n'intervient pas de manière conséquente. «En sport, le principe de base est que tu n'as pas triché si tu n'es pas pris», dixit Evensen. «C'est un problème d'attitude qui touche l'entier du monde du saut à skis.»
Pour Tande, les contrôleurs de la FIS constituent le problème. Ils ne remarquent pas des manipulations visibles afin d'avoir les bons vainqueurs. «C'est mieux pour le produit si un Norvégien gagne en Norvège ou un Autrichien en Autriche. Tout le monde le sait», a-t-il poursuivi.