Les premières neiges de l'hiver ont recouvert le pays. L'esprit des Fêtes est bien présent dans la petite bourgade d'Uetikon am See, sur les bords du lac de Zurich. La maison de la famille Frei est décoré pour l'occasion. Sina Frei, star suisse du VTT, s'affaire en cuisine et prépare des biscuits. L'occasion de revenir sur cette folle année 2021.
Une saison à succès qu'elle n'a espéré vivre que dans ses rêves. Tout a souri à la jeune femme de 24 ans. Elle a décroché l'argent lors de ses premiers Jeux olympiques, au coeur d'un triplé historique pour la Suisse, puis l'or aux championnats du monde de short track, le bronze en cross-country et, pour terminer en beauté, elle a remporté la mythique course par étapes Cape Epic avec l'Autrichienne Laura Stigger.
Un début prudent
«Cela a vraiment été une année incroyable», se remémore-t-elle en travaillant sa pâte à biscuits. Et ce, même si le début de la saison ne s'est pas déroulé comme souhaité. Régulièrement positionnée dans le top 10 en Coupe du monde, c'est à Tokyo qu'elle a explosé. Avec sa deuxième place, elle a fait partie d'un podium olympique 100% aux côtés de ses coéquipières Jolanda Neff et Linda Indergand.
Une course qui n'a fait que nourrir la relation particulière qu'elle entretient le Japon. «Je me suis sentie très à l'aise lors de l'épreuve test à Tokyo et il y avait déjà quelque chose de spécial dans l'air. J'y suis retournée avec grand plaisir et j'ai pu répondre présente le Jour J comme je l'espérais.»
Entre temps, l'odeur des biscuits a envahi la pièce. La première fournée est prête à être saupoudrée de sucre glace.
Tout s'est enchaîné
Cette folle course olympique a été l'étincelle décisive qui lui a apporté ce supplément de motivation et de confiance. Aux championnats du monde, Sina Frei a livré sa meilleure course. «Dans le dernier tour, je me suis lancée pour dépasser ma rivale, ensuite mon sprint final était vraiment bon.»
Même les larmes qu'elle n'a pas pu retenir après son échec à domicile lors de la Coupe du monde de Lenzerheide ne l'ont pas arrêtée. C'est à Cape Epic, la bien nommée, que la Suissesse a terminé sa saison en beauté. A-t-elle déjà digéré ces grandes émotions? «Tout cela prend beaucoup de temps. Je m'en rends surtout compte lorsque des enfants m'abordent dans la rue. Je réalise alors tout ce que j'ai accompli.»
Au centre du village d'Uetikon, une grande bannière à son effigie est toujours solidement accrochée. La boîte aux lettre de Sina Frei ne désemplit pas de courriers de fans. «J'en ai un classeur entier.»
De grandes ambitions
Le sourire des petits biscuits fraîchement poudrés est à l'image de l'humeur de la pâtissière amateur. Sur le plan sportif, Sina Frei a déjà le regard tourné vers l'année prochaine. Après les titres de championne d'Europe et de championne du monde chez les moins 23 ans, et les résultats de cette année, sa soif de succès reste intacte. Son objectif: le classement général de la Coupe du monde. «Mais ce ne sera pas facile d'y arriver.»
La saison dernière, elle a terminé à la cinquième place du général. Si elle parvient à être constante dans ses performances, comme elle l'a été après les Jeux olympiques de Tokyo, Sina Frei pourra à nouveau viser les sommets.