Le plateau en 2024 était impressionnant. Que ce soit au niveau suisse, avec Simon Ehammer, Mujinga et Ditaji Kambundji. Ou, du point de vue international, avec la présence de Femke Bol, Salwa Eid Naser ou Pia Skrzyszowska. Tous s'étaient donnés rendez-vous à la Chaux-de-Fonds, deux semaines avec les Jeux de Paris, pour parfaire leurs gammes.
Dans le monde de l'athlétisme, le meeting Resisprint est l'un des plus connus du monde. La raison? Une piste neuchâteloise extrêmement rapide et propice à des records personnels ou nationaux. Sauf qu'en 2025, les athlètes n'auront pas l'occasion de venir abaisser leurs meilleures marques. La compétition doit en effet faire une pause momentanée.
L'explication derrière cette décision est l'état actuel du Stade de la Charrière. Fin 2024, l'homologation de Swiss Athletics a pris fin. «On aurait pu demander une prolongation exceptionnelle pour cette année, révèle Olivier Gloor, membre du comité d'organisation. Mais on ne voulait pas précipiter le vote de la ville de La Chaux-de-Fonds concernant la rénovation.» Celle-ci prendra sa décision finale en mai.
L'importance d'une piste rapide
Le fait de devoir faire l'impasse sur cette année ne tombe donc pas comme une surprise pour Olivier Gloor et ses collègues. «On y était préparés, souligne-t-il. Le plus important désormais est que ce meeting puisse se refaire le plus rapidement possible.» Si 2025 va tomber à l'eau, il en est de même pour l'année prochaine. Si le vote passe au printemps, il faudra prévoir au moins un an de travaux. «Il faut des conditions idéales pour ceux-ci, à savoir du soleil et non de la neige ou un sol gelé.»
Au-delà d'une neuve, ce que souhaite surtout le meeting Resisprint est une piste rapide. «Il ne faut pas se leurrer: si les gens viennent à La Chaux-de-Fonds, ce n'est pas pour l'argent ou l'atmosphère, mais parce que le tartan est rapide», sait Olivier Gloor. Selon lui, si le nouveau revêtement n'offre plus les mêmes conditions, cela mettra en péril l'avenir de l'événement. «Si la piste est plus lente, le meeting aura lieu un, voire deux ans, avant de disparaître.» Un scénario catastrophe que veut éviter le comité d'organisation. «Le but est que Resisprint existe encore dans 10 ans», espère-t-il.
«Les athlètes voudront revenir»
Si pendant les deux prochaines années, le meeting neuchâtelois va perdre sa place au sein du calendrier mondial, ceci n'inquiète pas forcément ses organisateurs. «Les athlètes voudront revenir, promet Olivier Gloor. Par contre, si la prochaine édition est en 2028, une nouvelle génération sera en place et aura moins couru à La Chaux-de-Fonds. On risque de tomber dans l'oubli.» C'est pour cette raison que l'événement espère vraiment revenir un an avant les Jeux de Los Angeles.
Cette pause forcée, Olivier Gloor la voit aussi d'un point de vue positif. «Avec mes deux acolytes Antoine Aubry et Valentin Hostettler, on doit utiliser ces deux années pour structurellement monter d'un niveau, explique-t-il. On doit mettre du monde autour de la table et élargir des perspectives.» Avec, pour but en 2027, de redevenir l'un des meetings les plus cotés du monde.