Trois choses sont certaines dans la vie: la mort, les impôts et Armand Duplantis vainqueur d’un concours à la perche en 2022. C’est bien simple, la dernière fois que «Mondo» ne s’est pas imposé, c’était à… Athletissima 2021.
A la veille du City Event qui verra les meilleurs perchistes du monde se défier à Ouchy (jeudi, dès 18h), y a-t-il de la revanche dans l’air pour le Suédois? «Un petit peu, répond le détenteur du record du monde. Mais les circonstances étaient différentes. L’année dernière, c’était juste après les Jeux olympiques et mes batteries étaient à plat. Je me sens en bien meilleure forme, et prêt.»
L’intérêt des City Events
Outre l’état de forme de Mondo Duplantis, un autre facteur a également changé en un an: le décor de l’épreuve. En 2021, le saut à la perche avait eu lieu dans la vénérable Pontaise. Cette année, les organisateurs ont monté une piste sur les rives du Léman.
Rivaliser dans les rues, inhabituel mais pas inconnu pour Duplantis. Il y a deux ans, il avait déjà remporté le City Event d’Athletissima, qui se déroulait cette fois sur la place de l’Europe. «Les deux formats (ndlr: dans un stade ou dans les rues) ont des côtés intéressants, analyse l’athlète de seulement 22 ans. Les City Events sont chouettes pour les spectateurs, qui sont si proches de nous. Et nous, on ressent cette énergie de la part du public. Ça permet aussi d’amener une nouvelle audience, qui ne se serait pas nécessairement intéressée à la perche.»
L’exemple des golfeurs
Et nul doute que les spectateurs d’Ouchy en auront plein les mirettes ce jeudi. A la perche, Mondo Duplantis rayonne. Ses envolées font à chaque fois des merveilles, lui qui a déjà battu à cinq reprises le record du monde de la discipline. L’actuel est à 6m21… pour l’instant.
Le Suédois — qui décrit le saut à la perche comme «un art» — a également longuement parlé de l’esthétique des sauts. «Ça doit être fluide pour transférer l’énergie dans le saut. C’est important d’avoir l’air 'beau'.» Il admire donc tout naturellement les golfeurs pour qui la marge d’erreur est infime.
«C’est toi contre la barre»
Et tout comme Tiger Woods à une époque, Armand Duplantis règne sur son sport. Il regarde, de là-haut, la concurrence. Mais sur son trône, le roi du mond (o) e ne se sent-il pas trop seul? «J’ai suffisamment de motivation interne, coupe-t-il. Quand j’avais 5-6 ans, il était dur de trouver des compétitions à la perche. J’ai été introduit au sport en rivalisant contre moi-même. Et encore aujourd’hui, ça ne change pas: au final, c’est toi contre la barre.» Le tout récent champion d’Europe précise aussi qu’il a tout appris par des gens… qui ont sauté moins haut que lui. Et donc qu’il y a de nombreux bons sauteurs.
A Lausanne, Mondo Duplantis se dit prêt. «Si les circonstances sont bonnes, je peux sauter très haut», tease-t-il. Mais où est la limite pour le tout jeune sauteur? Et, de manière générale, pour l’être humain? «Je ne sais pas mais j’espère être le gars qui l’atteindra.»
