Malade, le Belge a quitté le Giro
Le torchon brûle entre le camp Evenepoel et le Tour d'Italie

Idyllique au début, la relation entre Remco Evenepoel et les organiseurs du Giro tourne au règlement de comptes depuis l'abandon subit du Belge après un test positif au Covid-19.
Publié: 17.05.2023 à 15:54 heures
Le renoncement de Remco Evenepoel n'est pas digéré par les organisateurs du Giro.
Photo: LUCA ZENNARO

Qu'elle paraît loin, la romance naissante du début du Tour d'Italie, lorsque les deux parties se sont promis un «amore infinito» – le slogan de la course – à grand renfort de déclarations enflammées et de «likes» sur les réseaux sociaux.

Depuis que Remco Evenepoel a quitté l'Italie lundi matin, quelques heures après avoir annoncé qu'il avait contracté le Covid, le torchon brûle entre les responsables de son équipe Soudal-Quick Step et la société organisatrice du Giro, RCS.

Lourds sous-entendus

Dans un édito au vitriol mardi, la «Gazetta dello Sport», qui appartient au groupe RCS, a vivement critiqué le Flamand d'avoir annoncé publiquement son abandon sans prendre soin de prévenir les organisateurs au préalable, alors qu'il avait par exemple envoyé un SMS à l'un de ses concurrents, le Gallois Geraint Thomas, avant son communiqué.

«Si le champion et ses problèmes physiques méritent du respect, on pense que le Giro et le maillot rose auraient mérité plus de respect. Remco est le champion du monde et était le coureur phare de notre course. À sa place, nous aurions au moins prévenu les organisateurs dimanche soir», a écrit le journal sportif.

Surtout, la «Gazzetta» a laissé entendre qu'Evenepoel, mécontent de sa maigre avance au classement général, ait pu utiliser le Covid comme excuse. «Disons qu'il aurait eu du mal à accepter une défaite et a préféré quitter la course avec le maillot rose et deux victoires dans les deux chronos», a estimé le journal.

«Une ligne rouge a été franchie»

À la lecture de ces propos, le sang de Patrick Lefevere n'a fait qu'un tour. «Comment pouvez-vous accuser quelqu'un qui est malade, qui a le Covid, de fuir? Qui sont-ils pour remettre en question la décision du médecin? C'est tout sauf correct», a fulminé le patron de Soudal-Quick Step, qui est allé confronter les journalistes de la «Gazzetta dello Sport» dans la salle de presse de la 10e étape, mardi après-midi à Viareggio.

«Une ligne rouge a été franchie. Je devrais poursuivre le journal pour diffamation», a-t-il insisté, rapportant que «le père de Remco est très en colère».

Lefevere a admis avoir commis une erreur en ne prévenant pas les organisateurs en premier. Lui-même était en Belgique dimanche soir et, «bouleversé» par le forfait de son coureur, était occupé à «prendre un bon whisky pour le digérer».

Mais un des directeurs sportifs présents en Italie aurait dû appeler le directeur du Giro, Mauro Vegni, qui a «mal pris» l'absence d'information, a-t-il reconnu.

«Il était malade comme un chien»

Pour le reste, Patrick Lefevere ne digérait pas les insinuations sur le caractère supposément bénin de l'infection d'Evenepoel: «Il était malade comme un chien. Je ne vais pas jouer avec la vie d'un garçon de 23 ans.»

Toon Cruyt, le médecin de l'équipe Soudal-Quick Step, qui a enregistré quatre nouveaux cas de Covid mercredi, a assuré qu'il ne lui «serait jamais venu à l'esprit de laisser Remco continuer» la course.

«Je ne vais prendre aucun risque avec la santé de quiconque, ce ne serait pas digne d'un médecin, a-t-il ajouté. On a connu ça avec Tim Declercq, qui a contracté une inflammation du péricarde peu après une infection au Covid l'année dernière. On a entendu suffisamment d'histoires de personnes qui ont eu des problèmes cardiaques ou de fibrose pulmonaire.»

(ATS)

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