«Un titre a une tout autre valeur qu'une médaille, explique-t-elle. Il est à vous pour toujours.» La Bernoise ne voulait toutefois pas parler de consécration. «Il y aura de nouveaux objectifs qui vont se dessiner. Je veux prendre tout ce que je peux encore prendre, dit-elle. C'est ce qui me pousse. Il y a encore quelques années, je n'aurais jamais pensé devenir championne du monde en salle ou championne d'Europe.»
Pour Mujinga Kambundji, sa deuxième place en finale du 100 m pour cinq malheureux millièmes fut la mère de toutes les défaites. Même si elle avait su savourer comme elle le devait sa médaille d'argent lors de la cérémonie protocolaire, elle avait la «rage». Elle s'en est nourrie pour fermer la porte à la Britannique Dina Asher-Smith qui abordait cette finale avec les faveurs du pronostic.
Une cinglante revanche
A 30 ans, Mujinga Kambundji aura donc réussi une saison de rêve avec le titre mondial en salle du 60 m, le titre européen du 200 m et les records de Suisse du 100 m (10''89) et du 200 m (22''05). Elle veut croire que le meilleur est encore à venir. «A 30 ans, on a encore du temps devant soi, lance-t-elle. Le meilleur exemple est bien celui de Shelly-Ann Fraser-Price.» Championne du monde du 100 m le mois dernier à Eugene, la Jamaïcaine fêtera ses 36 ans le 27 décembre prochain.
A Munich, Mujinga Kambundji a effacé le traumatisme de Berlin 2018. Il y a quatre ans, elle avait été vraiment «maudite» avec ses quatrièmes places sur le 100 m, le 200 m et le 4 x 100 m. Le titre remporté vendredi soir sonne pour la Bernoise comme la plus douce et cinglante des revanches.
(ATS)