Le Vendée Globe, c'est parti!
Les trois Suisses ont pris leur envol en douceur

Justine Mettraux, Alan Roura et Oliver Heer ont vécu un dimanche de folie au départ du Vendée Globe avant de se retrouver seuls en mer. Et contre tous.
Publié: 10.11.2024 à 21:48 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2024 à 21:49 heures
C'est parti pour Justine Mettraux!
Photo: AFP
Grégoire Surdez

C’est le grand paradoxe de cette journée. Comment passer du tout au tout. Du bain de foule à la solitude d’une première nuit en mer. Les trois Suisses du Vendée Globe 2024 ont passé par toutes les émotions. Même Alan Roura, qui en est à son troisième tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, a été cueilli à son arrivée sur le ponton. «Le plus dur a été fait il y a une semaine pour moi avec la séparation avec mes enfants, Billie et Marley, nous avait-il dit trois jours avant le grand départ. Je ne voulais pas vivre ça sur le ponton car c’est déjà bien assez difficile sans ça!» Il avait vu juste, Alan, en larmes au micro de l’organisation. «C’est tellement émouvant de voir tous ces gens. Ce sont eux qui nous permettent de vivre une journée aussi incroyable.»

Le pas de l'âne, avant de lâcher les chevaux

Il y a quatre ans. Les Sables étaient déserts. Seuls quelques gendarmes masqués garnissaient les bords du chenal. Quatre ans plus tard, comme pour encore conjurer davantage le triste spectacle de cette édition pandémique, une foule record est venue saluer les héros de la mer. Quarante marins qui méritent le respect. Qui permettent sans doute à tous ces supporters de s’offrir à travers eux une bonne part de rêve et d’aventure. La traversée du chenal qui mène jusqu’à la sortie du port a offert un spectacle unique. Plus de 200'000 personnes. Un ruban festif et joyeux. De beaux messages délivrés aux 34 skippers et aux 6 skippeuses qui ont défilé au rythme du pas de l’âne pour mieux lâcher les chevaux pendant 80 jours. Pour s’offrir un dernier bain de foule d’une intensité folle.

Photo: AFP

Justine Mettraux, toujours en contrôle, a tout de même laissé entrevoir quelques signes d’humidité au coin de ses yeux bleus. A la Chaume, sur le côté Nord du chenal, sa famille au grand complet, et une ribambelle de supporters suisses lui ont réservé une belle ovation. Un bon coup de boost avant de suer de longues heures une fois le coup de canon délivré sur le coup de 13h02. Les conditions lémaniques ont mis à rude épreuve les nerfs des marins qui auraient sans doute préféré pouvoir s’échapper rapidement. Pendant quatre bonnes heures, les monocoques les plus rapides de la course au large ont fait du surplace.

Trois semaines aux Sables d'Olonne avant le départ

De quoi permettre aux marins de digérer les émotions vécues depuis trois semaines aux Sables d’Olonne. Les innombrables sollicitations, les mains serrées, les réponses aux questions mille fois répétées. «Un Vendée Globe se gagne souvent avant la course, avec une préparation impeccable du bateau», expliquait la légende Michel Desjoyeaux, seul double lauréat de la course. Il peut aussi se perdre avant quand le marin ne parvient pas à se préserver suffisamment et prend le large avec les batteries à plat.

Photo: AFP

Après le calme des premières heures, la première nuit et la journée de lundi permettront d’en savoir un peu plus sur la forme des trois mousquetaires suisses qui ont pris leur envol en douceur. «Le vent va monter progressivement, promet Dominique Vittet, une des pointures du routage en France, et qui a préparé ce Vendée Globe avec Alan Roura. Ca devrait aller très vite dès lundi.»

Le temps de ce presque faux-départ sera alors déjà bien loin pour Justine Mettraux, Alan Roura et Oliver Heer. Une fois les émotions retombées et le vent levé, c’est là que commence vraiment le Vendée Globe, une course définitivement pas comme les autres.

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