Adam Hansen joue un rôle important dans le cyclisme. En tant que président du syndicat des cyclistes, il représente les coureurs auprès des fédérations et des organisateurs. Jusqu'à présent, il est resté discret sur le décès de Muriel Furrer (18 ans) lors des championnats du monde de cyclisme à Zurich.
«J'ai été plutôt silencieux en public dans le cas des trois décès survenus en un peu plus d'un an. Ce n'est pas le moment de laver son linge sale dans des situations aussi délicates», explique l'Australien dans une lettre signée du syndicat. Outre l'accident de Muriel Furrer, il évoque les accidents mortels du Suisse Gino Mäder lors du Tour de Suisse 2023 et du Norvégien André Drege en juillet dernier lors du Tour d'Autriche.
Des temps de réaction trop longs
Selon Adam Hansen, les trois cas ont des points communs. «Personne de l'organisation de la course ou des commissaires n'a remarqué les accidents». Certes, les temps de réaction étaient différents. Néanmoins, personne n'a remarqué quoi que ce soit au moment des chutes. Dans le cas de Gino Mäder, c'est par hasard qu'il a été trouvé très rapidement. Dans le cas d'André Drege, il s'est écoulé entre 25 et 45 minutes avant que le Norvégien ne soit localisé.
Mais pour Muriel Furrer, c'était encore pire. «La course était déjà terminée lorsqu'on s'est aperçu de son absence. Le peloton est passé plusieurs fois et pas une seule personne ne l'a vue. On ne veut même pas y penser. C'est déchirant». Il a fallu environ deux heures et demie à l'hélicoptère de la Garde aérienne de sauvetage pour la transférer à l'hôpital universitaire de Zurich. Le lendemain, elle est décédée des suites de ses blessures.
Les coureurs sont partis seuls
Pour Adam Hansen, le manquement concerne la localisation des coureurs. A Zurich, des tours de piste ont été effectués et des puces de chronométrage ont été utilisées. Adam Hansen ne s'explique pas que personne n'ait réagi à l'absence de temps de Muriel Furrer. «On a constaté son absence alors que la course était déjà terminée. Il y a manifestement eu des erreurs dans la localisation des coureurs».
L'ancien coureur professionnel ne veut pas désigner de coupables. Il demande néanmoins des mesures concernant la sécurité. «Dans les trois cas que j'ai mentionnés, pas une seule personne de l'organisation n'avait un œil sur un coureur. Il faut soit plus de commissaires de piste, soit une sorte de dispositif de surveillance». Selon Adam Hansen, on ne peut pas empêcher les chutes, elles font partie du cyclisme. «Mais le temps de réaction est décisif».
Les radios de course sont sollicitées
Adam Hansen critique également le manque de volonté de l'UCI en faveur d'améliorations techniques. Il veut s'engager pour l'introduction d'une radio de course. Celle-ci a été interdite lors des championnats du monde. «Elles ne seraient certes pas utiles dans tous les cas, mais elles pourraient l'être dans certains cas. Même si l'un de ces cas permet de sauver une vie, nous devons l'introduire». Même un simple tracker pourrait déjà faire une grande différence, explique l'Australien.
Du côté des coureurs, la demande de radios de course serait particulièrement forte après le décès de Muriel Furrer. «Je ne peux même pas dire combien de cyclistes m'ont demandé depuis Zurich de m'engager encore plus pour les radios de course lors des compétitions».