Les jeunes escrimeurs suisses ont décroché la médaille d’argent ce week-end aux championnats d’Europe U23 en Estonie. Un exploit sportif qui aurait dû être célébré… mais qui a finalement été éclipsé par un incident sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles.
En effet, les quatre escrimeurs suisses ont refusé de se tourner vers le drapeau israélien pendant l'hymne aux vainqueurs et ont, à la place, fixé ostensiblement le vide en signe de désapprobation.
La scène a rapidement fait le tour du monde. «Honte à l'équipe suisse pour son comportement irrespectueux», a pesté le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar sur X. Mais les critiques ne se sont pas arrêtées là. Dans un premier communiqué publié sur Instagram, la Fédération suisse d'escrime a déploré l'incident et souligné qu'elle ne comprenait pas «comment son équipe a pu utiliser la cérémonie de remise des médailles à des fins politiques».
«Ils pensaient sans doute faire quelque chose de bien»
Du jour au lendemain, les jeunes sportifs se retrouvent propulsés au centre d’une tempête médiatique qui a totalement occulté leur performance sportive.
Ils ne s'attendaient vraisemblablement pas à ce que leur action fasse autant de bruit. «Les quatre jeunes sont rentrés à Zurich dimanche, complètement abattus par l’ampleur du scandale. Ils pensaient sans doute faire quelque chose de bien», explique le patron de la fédération suisse Max Heinzer à la «NZZ».
Et Max Heinzer de poursuivre à propos de la scène: «Il ne s'agissait pas pour eux de critiquer les sportifs israéliens, mais la politique de leur pays.» La protestation était dirigée contre la guerre à Gaza et les images terribles auxquelles nous sommes confrontés depuis le 7 octobre 2023.
«Le podium n’est pas une tribune politique»
Les jeunes athlètes ont vite présenté leurs excuses aux Israéliens dès leur retour, tout comme la fédération suisse, qui a également adressé des excuses officielles aux instances israéliennes et aux autorités diplomatiques. «En tant que sportif, j’ai appris que le podium n’est pas un lieu pour exprimer des opinions politiques», souligne Max Heinzer, insistant sur la jeunesse et l’inexpérience de ses protégés.
Que va-t-il se passer maintenant avec le quatuor? «Nous allons devoir nous asseoir autour d'une table avec les athlètes et discuter de beaucoup de choses», dit Max Heinzer. Quelles sanctions tomberont? Rien n'est encore décidé.
Leur geste leur a déjà valu un avertissement du comité européen d’escrime – principalement symbolique, car aucun règlement n'oblige formellement à se tourner vers le drapeau du vainqueur. Mais une chose est sûre: l’épisode risque de laisser des traces.