La nouvelle descente du Cervin est-elle trop dangereuse? «Si vous devez participer à une course avec des sections de glisse aussi longues à cette altitude extrême, cela aura un effet négatif sur la sécurité des coureurs», a d’ores est déjà averti Dominik Paris, star de la Coupe du monde et triple vainqueur de Kitzbühel.
C’est le Valaisan Didier Défago, légende de la vitesse, qui a été mandaté pour dessiner le parcours pour le compte de la FISl. Le départ de l’épreuve aura lieu à près de 4000 mètres d’altitude sur le sol de Zermatt et se terminera en Italie à 2800 mètres. À l’origine, il était question que le champion olympique de descente 2010 conçoive un parcours qui, avec un peu moins de cinq kilomètres, serait la plus longue descente du monde. Mais cela n’a pas été possible. «J’ai raccourci la piste d’un bon kilomètre, précise «Def». Le temps de course se situera aux alentours des 2min20.» Pas de quoi inquiéter Didier Défago: «Ce n’est pas vrai que cette piste contient de nombreuses sections de glisse où la perte d’énergie est importante. Ce secteur ne dure qu’une quinzaine de secondes, ce qui est plus court qu’à Kitzbühel ou Beaver Creek.»
Attaque de Neureuther et Feuz, défense de Julen
Mais qu’en est-il de l’avertissement de Beat Feuz? Selon le Bernois, le vent à cette altitude pourrait jouer un grand rôle, même par temps ensoleillé. Franz Julen, président du conseil d’administration de Zermatt Bergbahn AG, est l’un des initiants de ce projet. Le frère du champion olympique de slalom géant Max, âgé de 62 ans, est serein lorsqu’on l’interroge sur la météo: «Nous voulons organiser cette course en novembre. Et en novembre dernier, nous aurions été incapables de skier depuis le sommet. Les statistiques météorologiques à long terme montrent que ce mois est très stable en termes de conditions météorologiques.»
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Franz Julen répond également à l’accusation de la légende allemande du slalom, Felix Neureuther, qui critique la construction de cette piste parce qu’il n’en voit pas la durabilité. «Ce projet répond même aux normes les plus élevées en matière de durabilité, car une grande partie de l’infrastructure existe déjà. Les touristes skient déjà sur 95% du domaine skiable. Ainsi, seuls des ajustements très mineurs sont nécessaires, aucune forêt ne sera défrichée et aucune nouvelle remontée mécanique ne sera construite.» Et le Valaisan précise: «Les deux tiers de l’itinéraire sont sur glacier, ce qui permet de bénéficier de beaucoup de neige naturelle. Si la neige artificielle est encore nécessaire sur le tiers inférieur, elle sera produite par une installation existante et à partir d’eau de fonte à 100%.»
Une opportunité pour Swiss Ski
Le directeur du marketing de Swiss Ski, Diego Züger, voit dans ces quatre courses de vitesse sur le Cervin, qui figureront pour la première fois au calendrier de la Coupe du monde l’hiver prochain, une belle opportunité pour le ski de compétition. «Le ski et l’industrie des sports de neige obtiendraient avec cette course une opportunité attrayante de se mettre en lumière dès le mois de novembre. En outre, les coureurs de vitesse auraient enfin quelques courses supplémentaires dans le calendrier de la Coupe du monde. Cela améliorerait leurs chances de suivre les techniciens dans l’ensemble de la Coupe du monde.»
A suivre…