Rares sont ceux qui auront autant de pression dès ce lundi au stade olympique de Munich que Niklas Kaul. «Ça démange, admet l’Allemand. Si ça continue comme ça jusqu’au départ, je vais trembler lundi matin.» Car lors de ces championnats d’Europe, Niklas Kaul sera le héros local. En 2019, il est devenu à Doha le plus jeune champion du monde de décathlon de l’histoire. Son souhait est désormais de réaliser son prochain grand exploit à domicile. Il a axé toute sa planification de saison sur ces championnats d’Europe.
Mais qui va réellement évoluer à domicile? Niklas Kaul, originaire de Mayence, a quatre heures de route à faire jusqu’en Bavière. De son côté, le Suisse Simon Ehammer est à Munich en deux heures et demie depuis son Appenzell natal. «En fait, c’est lui qui concourt à domicile, sourit son rival allemand. Mais il ne faut pas le dire aux fans.»
Le monstre du lancer contre le roi de la longueur
Les supporters allemands savent apprécier les exploits des décathloniens. «Le décathlon est empli de tradition ici, explique Simon Ehammer. Je trouve ça très beau. J’espère pouvoir construire quelque chose de similaire chez nous.»
Et Simon Ehammer peut aussi s’inspirer de Niklas Kaul dans les disciplines de lancer (surtout au javelot) et sur le 1500 mètres. «Les performances qu’il y réalise sont comparables à mes 8m45 au saut en longueur», raconte le Suisse. «Il a ses points forts le premier jour, moi le deuxième, analyse Niklas Kaul. C’est ce qui est si fascinant dans le décathlon, souffle son rival suisse. On peut être devant avec des profils différents.»
Trente personnes pour encourager Simon Ehammer
Les adversaires — qui passent deux jours d’affilée ensemble au stade — se lâchent de temps en temps de petites piques. «Je n’appellerais pas ça du trashtalk», tempère Simon Ehammer. Mais on se moque les uns des autres. «Si on se croisait en silence pendant deux jours sans se provoquer, ce serait ennuyeux», rajoute Niklas Kaul.
Trashtalk ou pas, il est certain qu’on ne s’ennuiera pas lors du décathlon (ce lundi à partir de 10h). Outre Niklas Kaul et Simon Ehammer, le recordman du monde français Kevin Mayer sera sans doute le juge de paix. L’Estonien Maicel Uibo devrait également se mêler à la lutte pour les médailles. Et grâce à la trentaine de membres de sa famille qui ont fait le déplacement depuis Appenzell et l’Autriche, Simon Ehammer évoluera un petit peu à domicile.