La première sortie commune
En 2021, Hüberli et Brunner ont remporté leur premier titre européen à Vienne. «C'est à ce moment-là que Christoph est sorti pour la première fois avec nous pour fêter la médaille d'or, après six ans de collaboration», raconte Hüberli. Le duo s'en souvient encore parfaitement. «Nous étions tous les deux tellement fatigués, mais nous ne voulions en aucun cas rentrer à la maison plus tôt que lui», racontent-elles en riant. À 4h30, tous ont pris ensemble le chemin du retour.
Le lendemain, et après quelques heures de sommeil, les nouvelles championnes d'Europe ont longtemps attendu une réponse de leur entraîneur. «J'ai eu une matinée un peu difficile», finit-il par répondre. «Ce sont ses mots pour dire qu'il a la gueule de bois», sourit Brunner.
Moment d'émotion à Paris
Les deux beacheuses ont couronné leur collaboration de neuf ans avec leur coach par une médaille lors du dernier tournoi olympique. «Immédiatement après avoir remporté le bronze, nous sommes montées en courant vers lui dans la tribune, très émues», raconte Hüberli. A ce moment-là, les deux joueuses savaient depuis longtemps que Dieckmann allait quitter Swiss Volley fin août. Une triste nouvelle pour le duo, qui a ainsi pris conscience de tout ce qu'il avait accompli avec leur entraîneur.
«Là, dans la tribune à Paris, c'était l'un de nos plus beaux moments», dit Brunner. Car à Paris, les deux joueuses ne revoyaient habituellement leur coach qu'une heure après la fin du match. Hüberli et Brunner peinent à s'imaginer leur avenir sans l'Allemand à leur côté. «Nous avons passé tellement de temps ensemble. C'est un changement important.»
Connexion familiale en Grèce
Dieckmann est marié à l'ex-beachwoman grecque Maria Tsiartsiani (43 ans) et vit avec elle et ses deux enfants Sophia (11 ans) et Aris (7 ans) à Thessalonique dans son pays natal. En 2018, Hüberli et Brunner ont passé leur premier camp d'entraînement chez leur entraîneur. «Nous avons appris à connaître sa famille et lui dans son environnement, en tant que père, dans sa vie privée. Cela nous a encore plus soudés et a intensifié notre relation», raconte Brunner.
Le flair pour trouver les mots justes
2018, tournoi quatre étoiles à Moscou, troisième saison ensemble. Une qualité qui, selon Hüberli et Brunner, caractérise particulièrement Dieckmann: «Il sentait que ça coinçait quelque part entre nous. Ce n'était pas un problème évident ou majeur, mais nous n'avancions pas». L'entraîneur s'est donc assis avec les joueuses dans un restaurant. «Il sentait quand il était temps de parler, il a choisi le moment parfait pour le faire et a déclenché quelque chose en nous avec ses mots.» Le duo s'est battu pour arriver à la troisième place.
Une situation similaire s'est produite aux États-Unis. «Après le tournoi, nous avons tenu une réunion de crise et il nous a bien parlé durant deux heures, sans ménagement et de manière directe.» Brunner et Hüberli sont ensuite sorties et se sont amusées. «C'était notre façon à nous de digérer ce qui avait été dit.» Les beacheuses apprécient la capacité de Dieckmann à toujours leur montrer ce qui leur manque sur le terrain. «Il pouvait nous le faire comprendre tout en nous encourageant. Nous travaillions pour corriger cela ensemble dès le lendemain», explique Brunner. «Il pouvait nous faire sortir de notre réserve.»
Un homme réservé
Hüberli et Brunner décrivent Dieckmann comme quelqu'un de réservé, qui n'aime pas se mettre en avant. Il ne pense pas trop aux réseaux sociaux. Prendre un selfie avec lui a ainsi toujours été un défi pour les deux joueuses. Et cela même après avoir remporté une médaille. Lorsqu'elles y parvenaient, Dieckmann voulait absolument la photo. «Mais il disait toujours que c'était pour sa fille.»