Johannes K.* n'a plus le droit de diriger les entraînements du club de unihockey EFS United dans le canton de St-Gall. Après une forte pression de l'opinion publique, son club a fini par céder. Au cours des dernières semaines, l'institution n'avait eu de cesse de protéger l'entraîneur, qui avait pourtant été condamné par la justice pour harcèlement sexuel sur mineur.
Selon le club, cette suspension tardive serait imputable aux médias, car l'entraîneur serait notamment tombé malade à cause de différents articles rédigés à son sujet. Le club attribue ainsi à la couverture médiatique prétendument «tendancieuse» une part de responsabilité dans les «problèmes de santé de l'entraîneur et d'autres personnes au sein du club» qui, selon une prise de position, auraient conduit à sa mise à pied.
Après les révélations de Blick, il ne dirige plus d'entraînements
Cet été, Johannes K. a harcelé sexuellement Angelina M.*,une junior de 15 ans. Des faits pour lesquels l'entraîneur a récemment été condamné par ordonnance pénale. Néanmoins, le club a fait le choix de défendre son coach, qui a donc pu continuer à entraîner.
Mais il s'est finalement avéré que Johannes K. n'en était pas à sa première agression. Auparavant, il se serait déjà fait l'auteur d'avances déplacées envers Melissa O.*, 20 ans., en lui envoyant des photos de lui nu sans lui demander son avis. La victime aurait toutefois renoncé à porter plainte, bien qu'elle ait pu prouver les faits reprochés. Une nouvelle affaire tout sauf rédhibitoire pour l'entraîneur, le club ayant – une fois encore – décidé de le maintenir en poste.
Une inaction qui interroge
Sollicité par Blick, le club a réagi à ces ultimes révélations tout en relativisant la situation: «Ce n'est pas à nous de commenter des événements de la vie privée d'un collaborateur, surtout pas publiquement.» Il est très problématique de «stigmatiser» un adulte qui envoie une photo à une autre personne adulte en le dépeignant comme un récidiviste, explique le club dans sa prise de position.
L'histoire de la jeune Angelina M., âgée de 15 ans, n'est même pas mentionnée. Mais pour ce qui est de l'ordonnance pénale, le club écrit: «Ce n'est pas à l'employeur, et donc pas à nous, de commenter les décisions pénales ou autres concernant des événements qui se sont déroulés dans la vie privée d'un collaborateur.»
Les choses ont néanmoins fini par bouger: «Le comité directeur du club a décidé, avec l'entraîneur, qu'il ne donnerait plus d'entraînement jusqu'à nouvel ordre.»
* Noms modifiés