Deux semaines se sont écoulées depuis l’horrible blessure de Joana Heidrich lors du match pour le bronze des Championnats du monde de beachvolley, à Rome. Le choc a mis du temps à se dissiper chez la principale intéressée. «La première semaine a été difficile, avoue-t-elle. J’ai dû assimiler certaines choses. Je commence seulement maintenant à accepter la situation.»
Lors d’un banal service, la Zurichoise s’est disloquée l’épaule droite. Ses cris de douleur ont résonné durant de longues minutes dans le stade. Les (télé)spectateurs en ont été les témoins oculaires. La partenaire de Joana Heidrich, Anouk Vergé-Dépré, a déjà critiqué le manque de professionnalisme et de coordination des premiers secours sur le terrain. Jusqu’à maintenant, Joana Heidrich elle-même ne s’était pas encore exprimée en détail sur ce moment ni sur ses émotions.
Une anesthésie générale
«La façon dont cela s’est déroulé était vraiment horrible, souffle-t-elle. Je ne suis pas une mauviette, mais deux ou trois fois, j’ai failli perdre connaissance.» La jeune femme de 30 ans n’avait jamais ressenti de douleurs aussi extrêmes. L’impuissance des secouristes — qui lui ont régulièrement marché sur les pieds dans le sable — a aggravé la situation. Selon les médecins, une épaule luxée devrait être remise en place en deux ou trois minutes. Plus ça dure, plus c’est douloureux.
Finalement, Joana Heidrich a dû être transportée à l’hôpital universitaire de Rome et a subi une anesthésie générale! «Quand je me suis réveillée, j’ai cru que c’était un cauchemar.» D’un seul coup, le duo suisse a été freiné. «Tout ce pour quoi nous avions travaillé a volé en éclats, explique la Zurichoise. C’était difficile à accepter.»
Aujourd’hui encore, elle n’a pas regardé la scène qui a amené sa blessure. Joana Heidrich se demande si elle aurait pu faire des choses différemment avec son épaule: «Je me suis posé toutes sortes de questions. Mais j’ai dû arrêter, ça ne servait à rien. Je dois maintenant aller de l’avant et simplement faire avec.»
Son ami lui attache les cheveux
Pour le moment, elle fait surtout avec beaucoup d’incertitudes. Car actuellement, Joana Heidrich ne sait pas exactement quand ni comment la situation va évoluer. Après deux IRM, la Zurichoise rencontrera des spécialistes à la fin de cette semaine, qui l’informeront de la marche à suivre. Ne pas avoir de plan met la patience de la médaille de bronze olympique à rude épreuve.
Mais Joana Heidrich est pratiquement condamnée à ne rien faire. Son épaule est constamment bloquée par un bandage: «Je ne peux même pas m’attacher les cheveux moi-même.» Et ce n’est pas la seule raison pour laquelle son petit ami et joueur de hockey Stefan Mäder lui donne un coup de main. Elle doit également laisser tomber ses examens «parce que je ne peux pas écrire.» Elle les rattrapera plus tard.
Elle doit également faire l’impasse sur le tournoi de Gstaad (BE), qui commence ce mercredi. Et même en tant que spectatrice. «Cela me ferait trop de peine de devoir expliquer ma situation à tout le monde», justifie-t-elle. Elle est extrêmement désolée pour sa partenaire, Anouk Vergé-Dépré: «Elle doit subir la situation. Pourtant, nous aurions été prêtes pour faire quelque chose à Gstaad.» Mais il faut bien se faire une raison: ce ne sera en tout cas pas pour cette année.