Sergeï Aschwanden n'est plus le seul représentant romand au Comité exécutif de Swiss Olympic. L'ancien judoka a été officiellement rejoint vendredi par Ophélia Jeanneret, directrice du Service Sport Santé UNIL+EPFL. La Neuchâteloise d'origine a été élue le même jour que Ruth Metzler-Arnold à la présidence de la faîtière du sport suisse.
Et avec un très bon score. Avec 323 voix, elle termine deuxième des personnes nouvellement élues, juste derrière Mario Gyr (358). Ophélia Jeanneret s'est confiée à Blick après son élection. Interview.
Ophélia Jeanneret, félicitations pour votre élection. Comme s'est déroulée votre journée de vendredi?
C'était un moment solennel. C'est lié à une responsabilité, à un engagement. J'ai eu beaucoup de plaisir de me retrouver là et maintenant, j'ai grandement envie de m'engager, de bien faire.
Vous connaissiez les tendances avant l'élection?
C'était difficile à dire. J'avais eu beaucoup de discussions avec les autres Fédérations. La vision et les stratégies étaient partagées par certaines. Mais il y a toujours des stratégies internes à chaque Fédération – et donc une part d'inconnue. J'ai toujours eu des moments d'échange très positifs en tout cas.
Finalement, le vote n'était pas si serré.
J'avais effectivement une belle marge, avec cinq personnes derrière moi, dont deux élues et trois personnes qui n'ont malheureusement pas pu rejoindre le Conseil exécutif. C'était une jolie élection – c'est très positif.
Revenons un peu aux origines de votre candidature. À quand remonte-t-elle?
En même temps que mon engagement en tant que vice-présidente de Swiss University Sports (ndlr: il y a huit mois). C'est une adéquation entre mon parcours et le fait que notre représentant Mike Kurt ait quitté la présidence de Swiss University Sports. Il y avait donc la volonté de continuer à représenter la Fédération au sein du Comité exécutif. C'est dans cette optique que les co-présidents, Lorenz Ursprung et Daniel Studer, m'ont proposé de candidater. J'avais ce parcours hétéroclite en ayant touché au sport de masse, d'élite, d'équipe et individuel. Et j'ai travaillé durant huit ans à la formation des entraîneurs suisses – j'ai déjà eu cette perspective multisport. J'ai aussi ce réseau romand et, le fait de travailler dans le canton de Vaud me permet d'avoir un lien avec les Fédérations internationales et le CIO – de même que mon lien avec les Hautes Écoles.
Ça a été une décision difficile à prendre de votre côté?
Ça m'a pris 10 secondes (rires). C'était une évidence d'avoir cette envie de porter une responsabilité au niveau national. Ça m'anime depuis très longtemps. Créer le lien entre les différentes régions et m'impliquer, ça m'a toujours animée et ça me plait.
Au sein du Comité exécutif, quels seront vos objectifs principaux?
Surtout d'écouter les enjeux des différentes parties prenantes. On a eu beaucoup de discussions avec les Fédérations qui ont des concepts du sport amateur et du sport d'élite. Comment on intègre l'équité, l'intégrité. Ou comment on réalise une performance en santé. Pour reprendre les termes de Viola Amherd: «Des médailles, oui. Mais qu'elles soient durables.» J'ai une sensibilité particulière en tant que membre de Swiss University Sports concernant l'après-carrière. À Paris, 50% des athlètes suisses avaient fait des études. C'est une grande victoire. Pour moi, créer des conditions saines à l'obtention d'une médaille est ce que j'aimerais apporter au sein du Comité exécutif.
Est-ce que cette élection va changer quelque chose à votre mandat de directrice du Service Sport Santé UNIL+EPFL?
Non, pas du tout. Ce mandat est complémentaire et soutenu par mes directions. Il a été fait en toute transparence, avec validation au préalable. Ça fait partie de cette volonté de s'impliquer au niveau national.
Est-ce que vous avez déjà discuté avec Sergeï Aschwanden, le seul autre Romand au sein du Comité exécutif? Vous allez faire front ensemble?
On est très impliqués depuis longtemps ensemble. On fait partie de la commission cantonale de l'éducation physique et du sport. On se connaît aussi de Macolin, quand il était encore athlète. Nos profils sont très complémentaires. On s'entend très bien sur les visions politico-stratégiques. On se présente comme des bâtisseurs de ponts. Oui, on fait écho à la Romandie et on travaille avec toutes les autres régions linguistiques.
Si on avait dit à la jeune Ophélia Jeanneret, ex-patineuse artistique, qu'elle serait un jour au sein du Comité exécutif de Swiss Olympic, qu'aurait-elle pensé?
Ça m'aurait animée très tôt. Même petite, j'aurais déjà dit oui à cette responsabilité nationale. J'ai toujours senti cela en moi et c'est assez évident. Ça aurait plu à la petite Ophélia.