Le jour où Clint Capela a été drafté par les Houston Rockets commence à dater puisque le Genevois avait été repêché voici désormais dix ans. «Dit comme ça, c'est vrai que ça commence à faire un bon bout de temps», rigole celui qui va donc entamer sa onzième saison dans la plus prestigieuse ligue du monde. Un bail. «Disons que les sentiments ne sont plus les mêmes, constate-t-il. Avec les années, je sais tout de même à quoi m'attendre. Ce n'est pas forcément l'euphorie de la rentrée des classes, mais il y a tout de même une petite excitation.»
Avec son équipe des Atlanta Hawks, «CC15» sait qu'il ne figure pas dans les favoris de cette saison. «Mais j'ai tout de même l'impression qu'il y a quelque chose de bien à faire. Nous avons une équipe jeune, mais qui a un certain potentiel.» Et c'est justement la jeunesse de son équipe - avec notamment Zaccharie Risacher, le 1er choix de la dernière draft - qui fait de lui un élément important du projet des Hawks. «Avec les années, c'est sûr que j'ai acquis un statut, nous confie-t-il. Lorsque je parle dans le vestiaire, je sens que ma parole compte et que les jeunes écoutent mes conseils.»
Trentenaire depuis mai dernier, le deuxième joueur suisse de NBA est au bénéfice d'une riche expérience dans la Ligue. «J'ai essayé de changer mes habitudes d'entraînement durant cet été, détaille-t-il. Rien de spectaculaire, mais c'est un bon moyen de ne pas m'endormir.» Et Clint Capela est satisfait du résultat. «Je me sens vraiment en bonne forme physique.»
Fiançailles et paternité
Et mentalement, il paraît également dans de particulièrement bonnes dispositions. «J'ai passé plus de temps que d'habitude à Atlanta durant l'été, détaille-t-il. Je me suis fiancé et elle attend notre premier enfant pour le mois de mars prochain. C'était important pour moi de construire quelque chose à ce moment.» Le changement de décennie a-t-il eu un impact? «Pas forcément, rigole-t-il. Mais je suis à un stade de ma vie durant lequel je peux penser à l'avenir en ayant le sentiment d'avoir accompli bien des choses sportivement. Cela m'importait de faire d'autres choses également.»
Sur le parquet, Clint Capela va au-devant d'une saison très importante, lui qui entre en dernière année de contrat. Avec 22,2 millions de dollars, le Genevois vivra sa saison la plus lucrative depuis qu'il est arrivé en NBA. Mais ce statut d'agent libre en fin de championnat le rend également plus susceptible d'être transféré. Entre le début de saison et la date limite des transactions en février prochain, son nom risque d'apparaître fréquemment dans les rumeurs entourant la NBA. «Ça fait partie du business, souffle-t-il. À force, tu apprends à ne plus faire attention.»
«Si Kyshawn a besoin de moi, je suis là»
Pour ne pas être trop perturbé, il a pris une décision: limiter sa présence sur les réseaux sociaux. Un bon moyen de se concentrer sur l'essentiel: lui-même. «À une époque, je lisais volontiers ce que l'on pouvait dire ou écrire sur moi, poursuit-il. Mais je me suis rendu compte que cela ne m'apportait finalement pas grand-chose de positif.»
Lorsqu'il est arrivé en NBA, Clint Capela avait un modèle puisque Thabo Sefolosha était encore en activité. Aujourd'hui, c'est lui le vétéran pour le troisième Suisse à arriver au plus haut niveau: Kyshawn George. «Nous nous sommes parlés quelques fois, poursuit-il. C'est vrai que c'est assez drôle de devoir désormais jouer le rôle de conseiller pour un jeune compatriote.» Les deux hommes vont d'ailleurs s'affronter assez rapidement puisque les 29 et 31 octobre prochain, Atlanta se rendra à Washington avant de recevoir cette même équipe.