Avant de nous annoncer la délicieuse nouvelle, Sarah Atcho-Jaquier (29 ans) s’est assurée d’avoir averti sa famille, ses proches, tous ceux qu’elle aime. Dame, une annonce pareille se passe une fois dans une vie: elle va devenir maman, elle va accueillir cet été un(e) vaillant(e) petit(e) athlète. Si c’est une fille, le prénom est choisi; si c’est un garçon, le couple hésite encore.
Cela dit, même si la jeune femme apparaît rayonnante sur les photos et qu’elle imaginait que son corps de sportive d’élite la préserverait un brin, elle constate qu’elle est comme tout le monde. Les femmes enceintes n’exagéraient pas: Sarah lâche dans un souffle que «les nausées et les vomissements, c’est l’enfer». Cela dit, quel bonheur! La famille, pour cette personnalité solaire aux origines maroco-ivoiriennes, c’est le souvenir de milliers de rires, de danses et de blagues avec ses trois frères et sœurs dans leur maison de Cugy (VD). «Tout se présente bien: j’étais une enfant joviale et facile. Et mon mari, Arnaud, un grand dormeur...» Ensemble, ils se sont longtemps demandé quel était le bon timing, avant de comprendre qu’il n’existait pas.
Les Mondiaux en septembre
La sprinteuse aux trois Jeux olympiques et quelques coups du sort ne va pas quitter la piste pour autant. «Je veux perdre le moins possible pendant ces neuf mois. Dès l’accouchement, l’objectif est de continuer. Le timing est bon, les Mondiaux sont en septembre. J’ai jusque-là pour revenir puis commencer une préparation avec celles qui sortent de ces championnats. Je ne perds qu’une seule saison.»
Pour l’heure, elle court encore le matin, sans forcer, tout en réfléchissant aux sportives, pas si nombreuses, qui ont conjugué maternité et compétition. Il en existe pourtant: l’endurante Maude Mathys a couru jusqu’à 5 mois, la sprinteuse Allyson Felix, son modèle, était maman lors des Jeux de Tokyo. Il y aura bientôt elle: «J’espère que ce sera possible, je vais vraiment essayer.»
Cet article a été publié initialement dans le n°07 de L'illustré, paru en kiosque le 13 février 2025.
Cet article a été publié initialement dans le n°07 de L'illustré, paru en kiosque le 13 février 2025.