A la base, ce troisième grand tour de l'année ne figurait pas au programme du rouleur thurgovien. Mais ses problèmes de santé ces derniers mois l'ont fait réfléchir. A 30 ans, il est arrivé à la conclusion qu'il serait peut-être bénéfique de changer son approche.
«J'ai expliqué à l'équipe mon idée de courir la Vuelta. On a vite trouvé un accord», explique-t-il à Keystone-ATS. L'alternative aurait été de disputer le Tour du Benelux, la Bretagne Classic et le championnat d'Europe, comme lors des dernières saisons. Küng admet ne pas avoir d'attirance particulière pour le Tour d'Espagne. «Je suis honnête, la Vuelta est le grand tour qui me parle le moins.»
Durant sa carrière, le Thurgovien a déjà disputé onze tours de trois semaines, soit huit fois le Tour de France et trois fois le Giro. Son plan est-il d'utiliser la Vuelta afin de se mettre en forme avant les championnats du monde de Zurich à fin septembre? «Non, je suis déjà en bonne forme», dit-il.
Küng n'a pas prévu de quitter les routes espagnoles de manière anticipée. «J'aimerais découvrir quelque chose de nouveau, avec le but de réussir.» Une victoire d'étape est donc dans son collimateur. Et dès le premier jour, il aura une occasion d'y parvenir. Cette 79e édition commencera samedi à Lisbonne par un contre-la-montre de 12 km sur un parcours dénué de difficultés techniques. «L'objectif est la victoire, même si la concurrence s'annonce forte», remarque le Suisse.
Les principaux candidats au premier maillot rouge de leader devraient être le Belge Wout van Aert, le Britannique Joshua Tarling, l'Américain Brandon McNulty et le Portugais Nelson Oliveira, qui sera très motivé devant son public. Tous quatre ont fini devant Küng lors du chrono des JO à Paris. Le Thurgovien espère réussir un gros coup et devenir le troisième Helvète après Alex Zülle (2000) et Fabian Cancellara (2009) à porter le maillot de leader de la Vuelta depuis le changement de millénaire.
Küng espère donc enfin gagner une fois sur un grand tour, mais toutes les planètes devront être alignées. Il a été récemment handicapé par une bronchite avant le Tour de Suisse, puis par des problèmes à l'estomac. «L'été ne s'est pas déroulé comme je l'avais prévu. J'ai toujours le sentiment de ne pas avoir pu exploiter tout mon potentiel.»
Au lieu d'une médaille olympique, il a dû se contenter de deux diplômes. «Mais je ne peux rien me reprocher. J'ai toujours dit que je voulais donner le maximum le jour J. Et dans les conditions qui étaient les miennes, il n'était pas possible de faire davantage.» Mais le Thurgovien semble avoir enfin surmonté ses soucis physiques. «Il y a longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien», lance-t-il. De bon augure avant les échéances de ces prochaines semaines et mois...
Deuxième Suisse en lice, Mauro Schmid (24 ans) découvre aussi l'épreuve, après deux participations au Tour d'Italie. En 2021, il avait remporté la 11e étape du Giro lors de sa première.