Des têtes d'affiche refusent
Malgré tous ses efforts, la NBA n'a pas atteint le 100% de vaccinés

Protocoles contraignants, retenues salariales, mise à l'écart... La NBA et ses franchises auront tout tenté pour atteindre les 100% d'injectés avant le début de saison mardi. Sans y parvenir.
Publié: 17.10.2021 à 12:44 heures
Kyrie Irving (à droite) incarne la résistance à la vaccination en NBA
Photo: JASON SZENES

Un homme incarne la résistance au vaccin dans la Ligue nord-américaine: Kyrie Irving, une de ses grandes stars, membre du fameux «Big3» (avec Kevin Durant et James Harden) des Brooklyn Nets, favoris pour succéder aux Milwaukee Bucks au palmarès.

Sauf que le meneur de 29 ans ne devrait non seulement pas démarrer la saison, mais pourrait ne pas la jouer du tout. Car ses dirigeants l'ont écarté de l'équipe, tant qu'il refusera la vaccination.

À New York, pour lutter contre la pandémie, la municipalité interdit aux personnes non vaccinées âgées de douze ans et plus de participer à de grands rassemblements publics en intérieur. Décret qui empêche donc les sportifs professionnels concernés de s'entraîner et de disputer les matches à domicile.

Au moins 41 matches manqués

Dans le cas d'Irving, qui refuse de se faire immuniser, cela représente au moins 41 matches manqués, sans compter ceux d'éventuels play-off. Or, s'ils ont pu convaincre la municipalité de lui permettre de s'entraîner car leurs installations sont dans un bâtiment privé, les Nets n'ont finalement pas accepté que leur star ne soit «disponible que partiellement».

Cette décision retentissante constitue le point culminant du conflit opposant la NBA aux réfractaires à la vaccination, qui sont passés de 10% du contingent avant les stages de présaison à 4%, selon divers médias.

Parmi cette vingtaine de joueurs, la plupart gardent l'anonymat. D'autres ont revendiqué leur choix, comme la star des Wizards, Bradley Beal, ou l'ailier des Nuggets, Michael Porter Jr, nullement pénalisés comme Irving, leurs villes de Washington et Denver n'ayant pas pris de mesure similaire à celles en vigueur à New York, San Francisco et Los Angeles, qui concernent donc les Nets, les Knicks, les Warriors, les Lakers et les Clippers.

Réduction de salaire

À Golden State, le cas d'Andrew Wiggins a démontré que la pression mise sur les joueurs pouvait fonctionner. Après que la NBA a refusé l'argument d'ordre religieux brandi par l'ailier pour refuser la vaccination, ce dernier a finalement décidé de s'y soumettre. Pour pouvoir jouer tous les matches, pas uniquement ceux à l'extérieur, et surtout percevoir l'intégralité de son salaire.

Car la Ligue, en accord avec le syndicat des joueurs (NBPA), a décidé que ceux qui manqueraient des matches en raison de leur refus de se conformer aux obligations locales en matière de vaccination verraient leur salaire réduit. Pour Irving, tant qu'il reste sur sa position, cette perte s'élèvera à 381'000 dollars par rencontre.

Obliger les joueurs à se faire injecter le vaccin, la ligue y a fortement pensé. Mais elle s'est heurtée au refus catégorique de la NBPA, dont Irving est un des vice-présidents. Alors, elle a mis en place des protocoles sanitaires pour la saison qui vient, très contraignants pour les joueurs non vaccinés, qui vont de tests quotidiens aux repas en solitaire, en passant par des possibilités de sorties et des interactions très limitées avec l'extérieur.

Pas la situation globale aux USA

Ni ces restrictions, ni les millions de dollars potentiels de manque à gagner, ni sa mise à l'écart, n'ont fait plier Kyrie Irving qui s'est expliqué sur son choix: «Je ne suis l'avocat d'aucun camp. Je fais ce qui est le mieux pour moi. J'en connais les conséquences et si cela signifie que je serai jugé et diabolisé pour cela, tant pis».

L'infime minorité de non vaccinés en NBA, dont il est le plus célèbre représentant, reflète peu la situation globale aux États-Unis, puisqu'au dernier recensement, 42,7% de la population ne s'est pas encore immunisée.

Ce qui a conduit Michelle Roberts, future ex-directrice de la NBPA, soucieuse d'éviter toute stigmatisation des joueurs, à poser le problème différemment: «La vraie question n'est pas de savoir pourquoi la vaccination n'est pas obligatoire en NBA. La vraie question est de savoir comment nous pouvons (à l'échelle du pays) imiter les joueurs de la ligue».

En faire la promotion, comme s'y prêtent des célébrités qui pèsent, telles que Barack Obama dans des publicités, Kareem Abdul-Jabbar dans un acte militant ou encore dernièrement Michael Jordan avec des mots plus prudents, est une réponse.

Que refuse d'apporter LeBron James. La superstar des Lakers, dont le lobbying pour convaincre les Noirs de voter pour la présidentielle l'an passé a contribué à l'élection de Joe Biden, a refusé d'encourager les gens à se faire vacciner, lui qui s'y est résolu après avoir été longtemps sceptique.

(ATS)

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