Dans la montée de l'Albula
Juste avant son décès, Gino Mäder plaisantait avec Michael Schär

Michael Schär est abasourdi. Lors de sa dernière année en tant que cycliste professionnel, le Lucernois doit digérer le décès de son ami Gino Mäder.
Publié: 18.06.2023 à 15:40 heures
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Michael Schär (à gauche) et Gino Mäder (en rouge) avant le départ de la 4e étape du Tour de Suisse.
Photo: Getty Images
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Mathias Germann

Son onzième Tour de Suisse est aussi son dernier. Michael Schär mettra un terme à sa carrière à la fin de cette saison. Ces derniers jours, le Lucernois a vécu des émotions en dents de scie. Lundi encore, il a traversé sa commune de résidence de Nottwil – une expérience particulière. Le matin, les coureurs du Tour avaient fait une haie d'honneur à Miki Schär. «C'était magnifique», souffle-t-il.

Quelques jours plus tard, Michael Schär est dévasté. Il a renoncé à prendre le départ de la septième étape après le décès de son ami Gino Mäder. «Je suis maintenant à la maison, avec ma famille – cela fait du bien», annonce le père de deux enfants.

Michael Schär et Gino Mäder étaient sur la même longueur d'onde malgré la différence d'âge de dix ans. Pour le rouleur, c'est difficile d'accepter ce qui s'est passé. «Je suis infiniment désolé pour la famille et l'entourage de Gino. C'était quelqu'un de si reconnaissant.»

«Comme un mauvais rêve»

Peu avant sa mort, dans la montée de l'Albula, le cycliste d'AG2R a vu Gino Mäder pour la dernière fois. «J'avais relâché mon effort. C'est alors que Gino m'a dépassé et a encore fait une blague sur la longue course. Et peu de temps après, ça s'est produit…»

Selon Michael Schär, des rencontres comme celle de l'Albula étaient courantes ces dernières années. «Gino était extrêmement fort dans les montées, tandis que je peinais à monter. Il en a profité, il s'est souvent amusé à me poser des questions – en sachant que j'avais à peine le temps de répondre.» Gino Mäder aurait malgré tout su qu'il embellissait ainsi sa vie. «Il me faisait rire – c'est aussi comme ça que je m'en souviendrai.»

Le Lucernois ne sait pas encore comment les choses vont évoluer. «Tout me semble surréaliste. Comme un mauvais rêve, où l'on a l'impression de se réveiller et que tout n'est pas vrai. Je souhaite beaucoup de force à la famille de Gino et à tous ceux qui l'aimaient.»

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