Condamnation en France
12 à 14 ans de prison pour trois ex-rugbymen accusés de viol collectif

Trois ex-rugbymen de Grenoble ont été condamnés vendredi à des peines de 12 à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir violé une jeune femme, en 2017 à Bordeaux, après une soirée très alcoolisée qui avait suivi un match de Top 14.
Publié: 13.12.2024 à 21:07 heures
Le Français Loïck Jammes à son arrivée au tribunal début décembre.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Après deux semaines de procès à huis clos et plus de neuf heures de délibéré, l'Irlandais Denis Coulson et le Français Loïck Jammes ont été condamnés à 14 ans de prison, et le Néo-Zélandais Rory Grice à 12 ans.

Ces condamnations sont conformes aux réquisitions de l'avocat général. Les faits de «viol en réunion» dont ils étaient accusés sont passibles de 20 ans de réclusion.

Coulson est aujourd'hui âgé de 30 ans et reconverti dans le BTP, alors que Jammes (30 ans) et Grice (34 ans) jouent toujours au rugby, le premier à Aix-en-Provence et le second à Oyonnax, deux clubs de Pro D2.

La cour d'assises de Gironde a également condamné l'Irlandais Chris Farrell à 4 ans de prison, dont deux avec sursis, et le Néo-Zélandais Dylan Hayes à deux ans avec sursis, pour avoir assisté à tout ou partie des faits sans intervenir. Farrell, 31 ans, est également joueur d'Oyonnax; Dylan Hayes, 30 ans (bien 30 ans), a pris sa retraite sportive et est actuellement sans emploi. Aucun des accusés et prévenus n'avait effectué de détention provisoire.

Soirée très alcoolisée

Le 12 mars 2017 au matin, la victime, âgée alors de 20 ans, avait quitté en larmes un hôtel de Mérignac, en périphérie de Bordeaux, où l'équipe de Grenoble avait séjourné après sa défaite contre l'Union Bordeaux-Bègles.

L'étudiante avait porté plainte, déclarant avoir rencontré des joueurs dans un bar et les avoir suivis en discothèque lors d'une soirée très alcoolisée, sans se souvenir de la suite. Elle ajoutait s'être réveillée le lendemain, nue sur un lit avec une béquille dans le vagin, entourée de deux hommes nus et d'autres habillés.

Coulson, Jammes et Grice ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la jeune femme mais assurent depuis le début qu'elle était consentante, prenant même des initiatives, version maintenue au procès.

En se basant notamment sur une vidéo filmée par Coulson, l'accusation a évoqué plusieurs fellations et l'introduction d'une banane, d'une bouteille et de béquilles dans le vagin de la victime.

«Pilotage automatique»

D'après un expert toxicologique, elle aurait eu entre 2,2 et 3 grammes d'alcool par litre de sang. Selon des images de vidéosurveillance, elle tenait difficilement debout à son arrivée à l'hôtel, au point d'être «constamment maintenue» par un des accusés.

Pour la défense, l'attitude de la plaignante durant la soirée puis à l'hôtel, qualifiée de «pilotage automatique» par un expert psychiatre, ne faisait «aucune ambiguïté» pour leurs clients, elle-même ayant confié aux policiers sa «peur» d'avoir été «consentante».

Une position «insupportable» et «infâme» aux yeux de la partie civile, pour qui les accusés auraient dû «protéger» la victime au lieu de «profiter» de son état d'ébriété.

Ce verdict intervient trois jours après le non-lieu prononcé par la justice argentine dans la procédure pour viol aggravé qui visait deux internationaux français, Oscar Jegou et Hugo Auradou.

Elle a estimé que leurs relations avec la plaignante, rencontrée en boîte de nuit au soir de leur première sélection en Argentine, avaient été consenties. L'avocate de cette dernière va faire appel.

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