Cavendish, Pogacar... et Ineos
Tour de France: les tops et flops de la 111e édition

Les belles histoires, chargées d'émotions, se sont multipliées sur le parcours explosif du Tour de France, mais le suspense a été limité et certaines stars ont manqué leur rendez-vous: retour sur les tops et flops de cette 111e édition.
Publié: 22.07.2024 à 09:01 heures
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Le coureur français Anthony Turgis lors de la 9e étape sur les chemins blancs autour de Troyes.
Photo: THOMAS SAMSON
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AFP Agence France-Presse

Le Tour de France s'est terminé dimanche avec la victoire de l'implacable Tadej Pogacar, lequel se rapproche des meilleurs coureurs de l'histoire. Le Slovène est-il déjà l'égal d'Eddy Merckx? Un peu de patience encore, mais il ne fait aucun doute qu'il aura très vite sa place à cette table. Quels sont les tops et les flops de l'édition 2024 du Tour?

Les tops

Le record de Cavendish

Il était (re)venu pour ça, et il a eu ce qu'il voulait. Le sprinteur britannique Mark Cavendish s'est emparé seul du record de victoires d'étapes dans le Tour de France en décrochant un 35e succès à Saint-Vulbas lors de la cinquième étape. Il dépasse ainsi la légende belge Eddy Merckx, avec qui il co-détenait ce record. Un an après avoir quitté ce qui devait être son dernier Tour sur abandon à la suite d'une chute, le «Cav'» s'est de nouveau aligné, avec succès. «Beaucoup pensaient que je ne pourrais plus gagner», a soufflé le roi du sprint après son nouveau sacre. Et l'homme de l'île de Man a mis un point d'honneur à terminer une Grande boucle extrêmement montagneuse, finissant en larmes au sommet du col de la Couillole, dernier obstacle avant de voir Nice et la promenade... des Anglais.

Mark Cavendish, le recordman des victoires sur le Tour.
Photo: keystone-sda.ch

Un parcours explosif

Avec le premier Grand départ de l'histoire donné en Italie, les organisateurs espéraient des débuts en feu d'artifice. Sur les terres sublimes des légendes nationales Marco Pantani et Gino Bartali, les Italiens se sont fait voler la vedette par les Français Romain Bardet et Kévin Vauquelin. Le Galibier dès la quatrième étape, puis une inédite étape tracée sur des chemins blancs autour de Troyes ont permis d'établir une première hiérarchie au classement général, au beau milieu de plusieurs étapes réservées au sprinteur. La descente vers le Sud a débouché sur un week-end dantesque dans les Pyrénées, avant le final dans les Alpes et autour de Nice, où Tadej Pogacar n'a laissé aucune chance à ses rivaux.

Des émotions à la pelle

Les larmes ont beaucoup coulé lors de cette 111e édition du Tour. Plusieurs grands noms du peloton se sont laissés déborder par leurs émotions, à l'image de Cavendish et Romain Bardet, dont les yeux ont fait plus que s'embuer au moment de dire adieu à la course qui a dicté leur vie pendant des années. Le grimpeur français s'est effondré au sommet du col de la Couillole, rattrapé d'un coup par la réalité, alors qu'il avait annoncé quelques jours avant le départ florentin qu'il s'apprêtait à disputer son dernier Tour. Comme Cavendish, il quitte l'épreuve avec une victoire d'étape supplémentaire dans sa musette. Trois jours avant, les larmes avaient aussi coulé pour Victor Campenaerts, infatigable rouleur belge. «Campy» avait ému son monde en s'emparant de son téléphone sitôt la ligne d'arrivée franchie en tête à Barcelonnette, pour partager le moment avec sa femme et son fils Gustaaf tout juste né. Et le baroudeur français Julien Bernard a lui aussi eu droit à sa séquence émotions, célébré par son fan club et sa famille lors du contre-la-montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, où il avait même pris le temps de poser pied à terre pour embrasser sa femme.

L'émotion de Victor Campenaerts.
Photo: imago/Belga

Les flops

Un suspense écourté

Les organisateurs en rêvaient: tout allait se jouer lors de l'ultime chrono niçois, jusqu'aux derniers instants, la Promenade des Anglais servant de théâtre à la dramaturgie finale de ce Tour pour sacrer le maillot jaune. Une fin rêvée, après une bataille épique espérée dans les Alpes les jours précédant ce contre-la-montre. Mais l'ultra-domination de Tadej Pogacar a balayé ce scénario idéal. A une semaine du terme, le Slovène avait déjà repoussé son principal rival Jonas Vingegaard à plus de trois minutes, et il était difficile d'imaginer le Danois, à la condition physique incertaine, capable de renverser le Tour. Il n'en fut rien, et les dernières étapes ont viré à la démonstration de la part de «Pogi», de plus en plus imbattable à mesure qu'il approchait de son domicile monégasque et d'un doublé Giro-Tour inédit au XXIe siècle.

Des stars discrètes

Les frères ennemis du cyclo-cross et des classiques Wout Van Aert et Mathieu van der Poel ont été discrets lors de ce Tour, souvent cantonnés à un rôle d'équipier, le champion du monde servant par exemple de poisson-pilote de luxe pour son sprinteur Jasper Philipsen. Mais les deux hommes ont pu compter leurs coups de pédale, alors qu'un de leurs objectifs de leur saison approche: les JO à Paris.

Le fantôme d'Ineos

L'ancien rouleau-compresseur du peloton n'est plus que l'ombre de lui-même. Aucune victoire d'étape, et un poids négligeable au général avec Carlos Rodriguez comme leader, relégué à plus de 25 minutes de Pogacar. La formation britannique n'a jamais existé, Egan Bernal se montrant trop court et Tom Pidcock ayant été contraint à l'abandon, malade avant la 14e étape. Le temps du «train Sky» semble bien loin. L'équipe Décathlon-AG2R, irrésistible lors des premiers mois de l'année, a elle aussi connu un Tour de France difficile, sans aucune victoire au compteur.

Ineos: faible.
Photo: Getty Images
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