Championnat d'Europe à domicile
«Le handball féminin a longtemps été au bord du gouffre en Suisse»

Il règne une atmosphère de renouveau autour de l'équipe nationale féminine de handball. L'ex-joueuse de l'équipe nationale et actuelle entraîneuse adjointe Vroni Keller se souvient que cela n'a pas toujours été le cas, avant le championnat d'Europe qui aura lieu à Bâle.
Publié: 18.10.2024 à 13:23 heures
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Dernière mise à jour: 18.10.2024 à 15:18 heures
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L'assistante de l'équipe nationale Vroni Keller conduira l'équipe nationale aux championnats d'Europe à domicile avec l'entraîneur en chef Knut Ove Joa.
Photo: Foto Wagner
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Christian Müller

Un championnat d'Europe de handball féminin en Suisse, cela aurait été impensable il y a encore quelques années. La pionnière du handball suisse Vroni Keller est donc d'autant plus heureuse d'être au cœur du tournoi à domicile qui aura lieu dans un mois et demi à Bâle. L'ancienne joueuse sera l'entraîneur-assistante de l'équipe nationale. «Nous voulons enthousiasmer les gens et leur transmettre cette énergie qui entoure l'équipe nationale féminine», assure-t-elle.

Vroni Keller, qui a disputé plus de 100 matches internationaux et qui a ensuite raflé des titres à la pelle en tant qu'entraîneur du LC Brühl, a connu des périodes bien moins lumineuses: «Le handball féminin a longtemps été au bord du gouffre», se souvient-elle. «La fédération n'était pas claire sur la manière de travailler avec les femmes et sur ce qui était possible. Bien sûr, on investissait aussi beaucoup moins que chez les hommes.» Même au sein de l'équipe nationale, il y avait régulièrement des rencontres annulées, raconte-t-elle: «Les matches internationaux étaient un honneur. Mais parfois, ils ne tombaient pas en phase avec l'environnement privé ou professionnel des joueuses. Si notre employeur ne nous donnait pas congé, on laissait tomber un stage par exemple.»

Heureusement, un tournant se produit en 2016. Les grands clubs ont changé d'attitude: davantage de possibilités d'entraînement ont été créées, des possibilités de formation pour les sportifs talentueux ont été ajoutées dans les écoles et une académie nationale de handball a été créée. L'équipe de Suisse profite de ce travail avec des talents comme Tabea Schmid (née en 2003), Alessia Riner (2004) ou Mia Emmenegger (2005). «Cette génération est plus proche de l'élite mondiale que n'importe quelle autre avant elle dans le handball féminin suisse», indique fièrement Vroni Keller, avant de relativiser: «Mais elle est encore très loin des nations de l'élite absolue.»

L'Euro à domicile arrive un peu tôt

Ce qui manque à l'équipe nationale actuelle, ce sont des joueuses âgées de 24 à 28 ans qui apportent l'expérience nécessaire au niveau international. «De ce point de vue, l'Euro de cette année arrive un peu trop tôt», estime l'entraîneur-assistante. «Au moins, nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes davantage respectés par les autres nations. Elles ont déjà enregistré que quelque chose se passe chez nous.»

Mais que peut-on réellement espérer de cette équipe lors de la compétition? La Suisse affrontera les Îles Féroé, le Danemark ainsi que la Croatie. Seules les deux premières équipes du groupe seront qualifiées pour la suite. Le Danemark étant raisonnablement inaccessible, il faudra viser une victoire contre les Îles Féroé pour forcer un match décisif contre la Croatie. Avec la capitaine Kerstin Kündig ainsi que Malin Altherr et Laurentia Wolff, trois joueuses sont encore blessées. Vroni Keller ne veut donc pas placer la barre trop haut: «Chaque blessée qui revient d'ici au championnat d'Europe est un bonus pour nous.»

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