À 90 ans
Rik Van Looy, monument du cyclisme belge, est décédé

Le Belge Rik Van Looy, l'un des meilleurs coureurs de l'histoire, est décédé à l'âge de 90 ans. Le premier vainqueur de tous les Monuments du cyclisme a succombé à une maladie foudroyante.
Publié: 18.12.2024 à 16:38 heures
Rik Van Looy, ici au centre avec le coureur suisse Fabian Cancellara (gauche) et le Belge Jurgen Van Den Broeck, sur le Tour de France 2010.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Actif dans les années 1950 à 1970, il était considéré comme le plus grand champion belge avant l'avènement d'Eddy Merckx à la fin des années 1960. Ce dernier, son «ami», a d'ailleurs salué dans un communiqué «un super champion qui était presque imbattable dans les classiques».

«Rik était un immense champion, une icône absolue avec un palmarès incroyable», affirme Merckx (79 ans) qui fut le temps d'une saison (1965) l'équipier de Van Looy. «Je suis heureux d'avoir pu courir contre lui, ajoute Le Cannibale. Récemment, même s'il était malade, il avait pris la peine de m'appeler quand j'étais à l'hôpital après ma chute», il y a dix jours.

«Ce n'est qu'au cours du mois dernier que son état s'est rapidement détérioré. Il y a quelques jours, je lui ai moi-même donné des mots d'encouragement», raconte Merckx, seul cycliste belge à compter plus de victoires que Van Looy (525 contre 371).

«Extraordinairement populaire»

Son gabarit imposant ne lui a jamais permis de remporter un grand Tour (malgré 37 victoires d'étapes en France, Italie et Espagne) mais grâce à son efficacité au sprint, il a été le premier, avant Merckx et Roger De Vlaeminck, à remporter les cinq Monuments du cyclisme (huit succès au total): Milan-San Remo (1958), le Tour des Flandres (1959, 1962), Paris-Roubaix (1961, 1962, 1965), Liège-Bastogne-Liège (1961) et le Tour de Lombardie (1959).

Surtout, l'Anversois (de son vrai prénom Hendrik), par ailleurs double champion du monde et de Belgique, est le seul à avoir enlevé toutes les classiques de son époque (seize victoires en tout, y compris les Monuments), ce que n'a pas réussi Merckx, jamais vainqueur de Paris-Tours.

Livreur de journaux (à vélo) dès l'âge de 12 ans, Van Looy avait réussi l'exploit en 1962 de remporter les trois classiques flandriennes en une semaine (Flandres, Roubaix et Gand-Wevelgem).

Palmarès extraordinaire

Il a l'immense mérite de s'être forgé un palmarès extraordinaire face à des adversaires d'un niveau exceptionnel, de Rik Van Steenbergen à Eddy Merckx en passant par Fausto Coppi, Ferdi Kubler, Hugo Koblet, Louison Bobet, Jacques Anquetil, Raymond Poulidor ou Charly Gaul. Son compatriote Roger De Vlaeminck (77 ans), l'un des trois vainqueurs des cinq Monuments, a fait part de sa «douleur de voir partir» son «idole».

«Nous nous sommes affrontés pendant environ quatre ans. J'ai encore une photo de Van Looy, Eddy Merckx et moi-même avant le départ d'une course», se souvient De Vlaeminck.

«Figure monumentale»

A son apogée, Van Looy recevait jusqu'à mille lettres d'admirateurs ou d'admiratrices par semaine. «Les plus jeunes ne s'en rendent peut-être pas compte, mais il était extraordinairement populaire», a souligné Lucien Van Impe, dernier vainqueur belge du Tour de France (1976).

Le Français David Lappartient, président de l'Union cycliste internationale (UCI), s'est dit pour sa part sur X «attristé» par l'annonce de la mort de Rik Van Looy, qui était «une figure monumentale de l'histoire du cyclisme, dont l'héritage vivra à jamais».

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