Des recettes de cuisine, des chorégraphies ou des mini sketch, on voit de tout du TikTok. Mais à côté de ces vidéos plutôt inoffensives, on trouve aussi des contenus dangereux: certains ados se filment en train de consommer des drogues dures comme de l’ecstasy. De quoi donner des idées à certains curieux parfois très jeunes.
Qu’en est-il des autres, ceux qui tombent sur ces vidéos? Certains dénoncent-ils ces comportements dans la section commentaires? Pas vraiment… Comme le montre le média allemand «STG_F» dans un reportage. On y trouve des conseils sur comment consommer quoi, sans oublier une mise en lien entre dealeurs et potentiels futurs consommateurs.
Passer incognito
Pour comprendre ce qui se trame sur la plateforme, «STG_F» est allé à la rencontre de Marie*, une jeune utilisatrice de TikTok et ancienne toxicomane. Avant d’être totalement clean, l’adolescente postait des vidéos d’elle en train de prendre des substances illicites. Certaines la montrent même dans un état totalement second.
Pourquoi s’était-elle filmée dans cet état à l’époque? Elle explique que c’était pour la reconnaissance. «Cela faisait en quelque sorte partie de ma vie et c’était un moyen de faire le buzz». Marie a-t-elle déjà été bannie de la plateforme après avoir publié de tels contenus? La réponse est non. Pourtant, le règlement de TikTok stipule clairement que la représentation, la promotion et le commerce de drogues sont formellement interdits.
Oui, sauf que les utilisateurs savent déjouer les obstacles de TikTok. En effet, certains hashtags faisant référence aux drogues ne donnent aucun résultat. Si l’on cherche «drogues» on ne trouve rien. Alors, pour passer incognito, ce sont les termes «drff» et «tanteemma» que l’on utilise pour mettre en avant des contenus douteux.
Cocaïne, herbe, MDMA, champignons…
Après avoir été confronté à ces constatations, TikTok a supprimé certaines vidéos. Toutefois, il est toujours possible de trouver ce que l’on recherche à l’aide des deux hashtags codés.
En plus des mini clips que certains postent fièrement, il y a un autre problème: de nombreux dealeurs sont actifs sur la plateforme et scrutent ainsi les profils des acheteurs potentiels.
Ceux qui s’intéressent à la drogue sont rapidement contactés et invités à rejoindre des groupes Telegram et WhatsApp. «Dans ces groupes, il n’y a rien que l’on ne puisse pas obtenir», nous apprend «STRG_F». Cocaïne, herbe, speed, MDMA, champignons, gaz hilarant, testostérone. Voici un échantillon de tout ce que l’on peut y trouver.
La déferlante TikTok
Alors, pourquoi la consommation de drogues est-elle si trendy sur ce réseau en particulier? En fait, l’application d’origine chinoise et très populaire auprès des enfants et des adolescents, soit la cible parfaite des trafiquants. Selon les chiffres du portail Statista, environ un Suisse sur trois utilise TikTok. Sur les 2,7 millions d’utilisateurs, 500’000 auraient entre 13 et 17 ans.
*Nom connu de la rédaction
(Adaptation par Valentina San Martin)