Dominik Schiener introduit l'éco-cryptocurrency Iota en Suisse
Il a des millions, mais pas de permis de conduire

Dominik Schiener, 25 ans, est arrivé en Suisse avec sa crypto-monnaie Iota. L'Italien d'origine est multimillionnaire pour la troisième fois. Il avait perdu toute sa fortune lors des deux derniers crashs de cryptomonnaies. Portrait.
Publié: 08.07.2021 à 16:04 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2021 à 10:25 heures
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Dominik Schiener crée une fondation en Suisse pour sa crypto-monnaie Iota.
Photo: Philippe Rossier
Nicola Imfeld, Daniella Gorbunova (adaptation)

Au-dessus des toits de Zurich, Dominik Schiener, 25 ans, regarde la caméra d'un air penaud. «Comment dois-je me tenir?», demande-t-il au photographe. Dominik Schiener ajuste ses lunettes, qui rappellent Harry Potter, et sourit. «Une belle ville», dit-il, laissant son regard errer sur le Seefeld de Zurich.

Dominik Schiener est en mission secrète en Suisse. Le cofondateur de la crypto-monnaie allemande Iota crée une nouvelle fondation à Zoug. Ainsi, l'un des projets de crypto-monnaie les plus importants au monde arrive dans le pays. «Le développement du projet en Allemagne va dans la mauvaise direction», confie-il. «La Suisse, en revanche, est très attractive. Pour nous, il s'agit maintenant de construire de nouveaux systèmes financiers. Le savoir-faire nécessaire pour cela est déjà présent en Suisse.»

«L'argent ne signifie pas grand-chose pour moi»

Dominik Schiener quitte donc Berlin pour la Suisse. Né dans le Tyrol, il se réjouit de se rapprocher des montagnes. Les fêtes sauvages de la capitale allemande ne lui manqueront pas: «Je ne sors pas, de toute façon. Les soirées ne veulent rien dire pour moi.» Le jeune homme passe la plupart de son temps sur ses ordinateurs. Pas étonnant, car il «travaille environ 16 heures par jour».

L'as des cryptomonnaies semble terre-à-terre, presque réservé. Pourtant, il a accompli beaucoup de choses pour un si jeune âge. Le business des crypto a fait de lui un multimillionnaire. «L'argent ne signifie pas grand-chose pour moi», affirme-t-il cependant. En dehors de trois écrans d'ordinateur, il ne s'est rien offert avec son jackpot. «Je n'ai même pas de permis de conduire», dit-il en riant.

Il s'est frayé un chemin jusqu'au sommet

Cet italien a développé le sens des affaires dans sa jeunesse, toujours sur internet. En tant qu'écolier, il a atteint le sommet du classement mondial du jeu vidéo «Call of Duty». Et ce n'est pas vraiment grâce à un talent hors pair. Il s'est hissé à la première place du classement une nuit, après seulement un tour. «J'ai commencé à pirater des jeux vidéo à l'âge de 14 ans», avoue-t-il. Il a vendu ses «modifications» sur Internet. Puis, il a commencé à s'intéresser au bitcoin et aux autres crypto-monnaies - toujours sur les bancs d'école.

Avant de prendre son envol avec le Iota en 2016, Dominik Schiener a également dû accepter des défaites. Il a notamment fondé une bourse d'échange de bitcoins dans la crypto-vallée de Zoug. Cependant, le projet n'a pas survécu longtemps. «C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'on ne pouvait pas compter sur les autres dans ce domaine», dit M. Schiener. «Tu dois te débrouiller tout seul.»

Le millionnaire et le krach des cryptomonnaies de 2017

Lorsque le grand engouement pour les crypto-monnaies a eu lieu en été et en automne 2017, Dominik Schiener était au premier plan avec son Iota. Sur les réseaux sociaux, il continue de publier des mises à jour prometteuses. Le grand crash arrive en hiver. Le prix du Iota tombe de plus de cinq dollars puis, à l'image des autres cryptomonnaies, continue sa chute dans un puits sans fond. L'équipe autour de Dominik en pâtit, de nombreux développeurs quittent le projet.

Mais Dominik Schiener reste. Il continue à travailler méticuleusement. Son acharnement sera récompensé: le Iota finit par reprendre de la vitesse, et annonce même des partenariats importants avec des entreprises telles que Jaguar, Dell ou Intel.

«Les actions sont trop risquées pour moi»

«Le projet me tient vraiment à cœur. J'y crois.» Dominik Schiener ne fait pas de commerce de crypto-monnaies, affirme-t-il. «Je n'ai ni le temps ni l'intérêt nécessaires pour ça.» Avec un clin d'œil, il ajoute: «Et les actions sont bien trop risquées pour moi de toute façon.»

Mais peut-être se tient-il loin des actions de peur d'une troisième chute fatale? Schiener a acheté des bitcoins dès son plus jeune âge et est devenu multimillionnaire avant 20 ans. Il ne s'en cache pas: «J'ai perdu toute ma fortune dans les deux derniers crashs.» Il ne semble pas envisager de réaliser des bénéfices importants aujourd'hui, malgré la hausse des prix. N'a-t-il donc rien appris? «Je reste pleinement investi dans ma mission actuelle uniquement parce que je crois en le Iota.»

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