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«Ovni(s)», la série qui va vous faire croire aux extraterrestres

La création française, dont la deuxième saison débarque sur Canal+ ce lundi 21 février, raconte les aventures de chasseurs d’ovnis dans les années 1970. Drôle et déjantée, cette série est aussi un monument de poésie.
Publié: 21.02.2022 à 19:54 heures
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Dernière mise à jour: 22.04.2022 à 14:55 heures
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Véra (Daphné Patakia), Didier (Melvil Poupaud) et Rémy (Quentin Dolmaire), incarnent les chasseurs d'extraterrestres dans «Ovni(s)».
Photo: Canal+
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Margaux BaralonJournaliste Blick

En janvier 2021, une pluie de flamants roses était venue offrir une parenthèse bienvenue au milieu d’une épidémie de Covid-19 qui n’en finissait pas. Sans prévenir, la série française «Ovni(s)» avait débarqué sur Canal+ pour conter les aventures du Geipan, organisme bien réel chargé, dans les années 1970, de faire toute la lumière sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés – pluies de flamants roses donc, mais aussi soucoupes volantes et rayons de lumière inexpliqués.

Un peu plus d’un an plus tard, alors que ce satané virus n’a toujours pas disparu, une deuxième saison vient confirmer la réussite de ce programme qui ne ressemble à aucun autre. Complètement loufoque, «Ovni(s)» promet une nouvelle fois de vous embarquer loin des préoccupations sanitaires, le temps de douze épisodes tous plus colorés et poétiques les uns que les autres.

Barbe à papa dans une centrale nucléaire

Tout (re)commence avec les mêmes personnages qu’en première saison. Il y a d’abord Didier Mathure, brillant ingénieur aérospatial, placardisé au Geipan après une erreur de calcul ayant entraîné l’explosion tragique d’une fusée. Véra, la secrétaire rêveuse de cet étrange bureau, est la seule à toujours prendre au sérieux les signalements d’ovnis. Le jeune geek Rémy, lui, se retrouve déchiré entre son désir de croire aux extraterrestres et l’envie de mener une vie normale. Et enfin Marcel, le vétéran de la bande, vient compléter ce quatuor aussi improbable qu’attachant.

Cette fois, ce n’est pas une pluie de flamants roses qui met le Geipan sur la piste d’un possible signal extraterrestre mais… une barbe à papa géante apparue soudainement dans une centrale nucléaire. Cette montagne rose et mousseuse, qui semble émettre des ondes électromagnétiques étranges, va de nouveau mettre à rude épreuve les nerfs de Didier Mathure et ses acolytes. Et donner le ton de cette série délicieuse, qui se déguste lentement pour en apprécier toute la saveur.

D'autres acteurs français d'envergure comme Grégoire Œstermann (au centre) et Alice Taglioni (à droite) apparaissent dans la série.
Photo: Canal+

Plongée poétique dans les années 1970

Celle-ci vient évidemment de son esthétique léchée. Pantalons pattes d’eph, moustaches impeccables, ordinateurs de la taille d’une armoire et canapés aux motifs psychédéliques: la bascule entre le crépuscule des années 1970 et le début de la décennie suivante est savamment reconstituée. Plus que simplement belle, l’image est référencée. Le réalisateur d’«Ovni(s)», Anthony Cordier, multiplie les clins d’œil vintage dans sa mise en scène, du générique de l’émission «Téléfoot» à «Indiana Jones», en passant par «La Panthère rose». Et Thylacine, extraordinaire compositeur électro qui signe la bande originale, imprime durablement les tympans des accents des synthétiseurs de l’époque.

Mais la principale qualité de la série, au-delà de son atmosphère rétro, réside dans la capacité de ses deux jeunes créateurs, Clémence Dargent et Martin Douaire, à faire surgir la poésie lorsqu’on s’y attend le moins. Un peu comme cette barbe à papa rose et sucrée, la fantaisie s’invite tout le temps dans «Ovni(s)», au détour de dialogues ciselés, de situations loufoques – sans en dire trop, sachez que vous croiserez un cochon bruyant, des merguez et un sosie de Michel Sardou. Sans oublier les atermoiements sentimentaux de ses personnages.

Le chercheur Didier Mathure (Melvil Poupaud) a deux enfants: Basten (Alessandro Mancuso, à gauche) et Diane (Capucine Valmary, au centre).
Photo: Canal+

Prétexte pour parler d'émotions humaines

Car oui, «Ovni(s)» a beau ne pas se plier aux codes du genre, elle relève brillamment le défi de toutes les œuvres de science-fiction: parler avec justesse de ce qui anime les êtres humains sous couvert de s’intéresser aux créatures venues d’ailleurs. La quête d’extraterrestres n’est qu’un prétexte pour que Didier, Véra, Rémy et Marcel, qui tous se débattent avec une vie amoureuse chaotique, se trouvent eux-mêmes. La série n’est jamais aussi réussie que lorsqu’elle traduit leurs émotions.

Dans une scène magnifique de cette deuxième saison, qui résume toute la fraîcheur gracieuse d’«Ovni(s)», la neige se met à tomber au moment où Véra connaît ce qui est sûrement son premier chagrin d’amour. Qu’importe alors que l’on croie ou non aux rencontres du troisième type. Ce sont bien ces sentiments-là, terriblement humains, purs et intenses, que vient chercher le spectateur.

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