Les affaires s'accumulent pour le conseiller fédéral
Alain Berset devient un fardeau pour le PS

Le conseiller fédéral Alain Berset est impliqué dans une nouvelle affaire. Même s'il considère sa récente péripétie en avion à hélice comme une «affaire privée»: pour son parti, il devient peu à peu un problème. L'avis du journaliste politique de Blick Daniel Ballmer.
Publié: 13.07.2022 à 13:10 heures
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Dernière mise à jour: 13.07.2022 à 14:56 heures
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Pendant ses vacances en France, le conseiller fédéral Alain Berset a tenu en haleine l'armée de l'air locale.
Photo: keystone-sda.ch
Daniel Ballmer

Le PS est confronté à des vents contraires. Une nouvelle défaite le menace lors des élections nationales de 2023 - dans le pire des scénarios, il pourrait même perdre l'un des deux sièges au Conseil fédéral. Il n'est donc pas du tout opportun que ses membres siégeant au gouvernement se retrouvent en mauvaise posture.

Lors de la pandémie de Covid, le ministre de l'Intérieur, Alain Berset, était encore salué par beaucoup comme un surdoué. Depuis lors, il enchaîne surtout les affaires. La semaine dernière, l'armée de l'air française a dû le faire descendre du ciel avec deux avions de combat Rafale. Le pilote amateur aurait survolé une zone militaire interdite à bord d'un petit appareil privé. «Affaire privée!» s'est exclamé par réflexe le service de presse du Fribourgeois. Il faut dire qu'il a de l'expérience en la matière.

Car cette histoire suit de peu la révélation que son chef de la communication de longue date a passé plusieurs jours en détention préventive. Il est impliqué dans une procédure pénale pour violation du secret de fonction dans le cadre de l'affaire Crypto AG. Il a dû quitter son poste sur-le-champ. Il bénéficie de la présomption d'innocence - tout comme son désormais ex-chef.

Comme si cela ne suffisait pas, Alain Berset continue de lutter contre les séquelles d'une liaison amoureuse, au cours de laquelle il s'est fait conduire en voiture d'État de la Forêt-Noire à Berne. «C'est une affaire privée», disait-on aussi à l'époque. Le fait que les commissions de gestion du Conseil national et du Conseil des États veuillent rouvrir une enquête déjà close montre qu'il y a plus que cela.

A ce jour, aucune faute juridique n'est à mettre au compte du conseiller fédéral. Mais son dossier est désormais entaché. Et la notion d'«affaire privée» s'arrête au plus tard lorsque la police aérienne d'un pays voisin doit intervenir. Alain Berset pourrait alors soudainement devenir une charge non seulement pour son parti, mais aussi pour notre pays.

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