La nouvelle a ému le monde entier. Indi, une petite fille de huit mois, est décédée d’un arrêt des soins décidé par les juges anglais, après que ses parents ont, sans succès, tenté de la faire transférer vers un hôpital italien, l’hôpital pédiatrique de Bambino Gesù, lequel s’était déclaré prêt à l’accueillir.
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La petite fille avait auparavant été naturalisée italienne en urgence par le gouvernement de la Botte, espérant que cela serait de nature à permettre son transfert. Mais rien n’y a fait et le transfert a finalement été refusé par la justice britannique.
La question du transfert
Au-delà des possibles récupérations politiques et religieuses, qui n’ont évidemment pas manqué, l’affaire pose une question sérieuse: peut-on interdire à des parents de transférer leur enfant vers un autre lieu de soin lorsque sa vie est en jeu?
La justice anglaise a répondu par la négative. Cette même justice a également refusé la demande des parents tendant à ce que leur fille puise finir ses jours à son domicile. Souffrant d’une maladie mitochondriale présentée comme extrêmement grave et incurable, la petite Indi était hospitalisée, en phase terminale, au Queen’s Medical Center de Nothingham.
Son père, Dean Gregory, s’est dit «dévasté et en colère» que le «Royaume-Uni ait condamné à mort une petite fille encore en vie au lieu d’accepter l’offre de l’Italie de la soigner sans frais pour le gouvernement britannique». D’aucuns ne manquent pas de relever que, paradoxalement, l’on peut quitter l’Angleterre pour bénéficier d’un suicide assisté, en Suisse par exemple, mais que, dans le cas d’espèce, l’on a interdit à un bébé d’être transféré pour tenter de le sauver.
Quel rôle ont vraiment les tribunaux?
Les prières du pape, qui s’est saisi de l’affaire en date du 11 novembre, et a indiqué «s’unir à la famille de la petite Indi Gregory, à son père et à sa mère, et prier pour eux et pour elle» n’auront pas eu l’effet escompté.
Une affaire émouvante, sinon choquante, qui ne manquera pas de ranimer le débat sur la fin de vie, que l’on sait particulièrement complexe et polarisant. Et remettra sur la table une question de société fondamentale: les tribunaux ont-ils la légitimité de juger de pareils cas et, si oui, quelle est la place de la volonté des parents dans de telles décisions?