La chronique de Jessica Jaccoud
Guy Parmelin et le Parlement servent la soupe à Bernard Nicod

La conseillère nationale Jessica Jaccoud (PS) revient cette semaine sur les mesures présentées par le Conseil fédéral pour lutter contre la pénurie de logement et la hausse des loyers – mesures que notre chroniqueuse qualifie de «pansement sur une jambe de bois».
Publié: 22.04.2024 à 11:03 heures
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Dernière mise à jour: 22.04.2024 à 12:47 heures
Le conseiller fédéral Guy Parmelin organise des tables rondes sur le logement au Parlement pour trouver des solutions adaptées aux problèmes locaux.
Photo: Keystone
Jessica Jaccoud, conseillère nationale PS (VD)

Un pansement sur une jambe de bois… Voilà comment, à minima, il faut qualifier les «solutions» présentées par le Conseil fédéral pour lutter contre la pénurie de logements et pour agir contre les hausses de loyer. De quels intérêts se fait-il le porte-voix?

Petits intérêts entre amis

Jour après jour, on est frappé par l’emprise du lobby immobilier sur les décisions du Conseil fédéral du logement. Par exemple, lorsque Guy Parmelin organise ses fameuses tables rondes sur le logement, il y a systématiquement un déséquilibre manifeste avec une surreprésentation des milieux de l’immobilier, investisseurs, propriétaires, gérants et j’en passe. Pour quel résultat: aucune mesure obligatoire, que des recommandations, vagues et sans prise réelle sur la crise du logement que nous subissons. Il y a le feu au lac, mais le Conseil fédéral vous propose de prendre le thé.

Le Ministre Guy Parmelin vient également de mettre un projet en consultation qui selon lui devrait permettre d’alléger la douloureuse des locataires. Que nenni! Ces propositions n’auraient qu’un effet très marginal sur les hausses de loyer et n’interviendraient que bien trop tard… et pour autant qu’elles entrent en vigueur!

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«En privilégiant le capital financier des promoteurs à la Bernard Nicod, le conseil fédéral ne gouverne pas dans l’intérêt général»
Jessica Jaccoud
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En privilégiant le capital financier des promoteurs à la Bernard Nicod, le conseil fédéral ne gouverne pas dans l’intérêt général et ses «solutions» pour lutter contre la crise du logement ne peuvent qu’être à côté de la plaque. Il est donc grand temps de sortir le logement de la logique économique du Département de Guy Parmelin pour le placer enfin dans une logique de cohésion sociale en le transférant au Département de l’intérieur.

Business as usual au Parlement

Le Parlement pourrait endosser un rôle proactif pour agir sur les loyers. C’est sans compter sur l’influence massive de la branche immobilière en son sein! Cette majorité d’intérêts particuliers, non encore satisfaite du détricotage entamé du droit du bail (heureusement combattu par référendum), veut durcir les possibilités pour les locataires de contester leur loyer et veulent pouvoir fixer ceux-ci sur des critères purement spéculatifs Au lieu de mettre des freins à la folie du marché locatif, ce sont des mécanismes tirant vers le haut le prix des loyers qui sont privilégiés. C’est donc une nouvelle fois une véritable passe décisive à Bernard Nicod et ses petits copains, dont une belle équipe est élue à Berne...

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«Il est grand temps de sonner la fin de la récré de cette majorité au pouvoir qui a perdu depuis déjà trop longtemps toute notion de la réalité»
Jessica Jaccoud
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Le peuple suisse doit dire stop!

Un Guy Parmelin passif, véritable passe plat des lobbys immobiliers, et un Parlement gangréné par ses derniers, nous voilà bien servis… Heureusement, en Suisse, le peuple peut toujours rappeler à l’ordre ses élu-e-s grâce à la démocratie directe. Il est grand temps de sonner la fin de la récré de cette majorité au pouvoir qui a perdu depuis déjà trop longtemps toute notion de la réalité. Il nous faut pour cela, dans un premier temps, gagner les référendums. Ensuite, à l’instar de la 13e rente AVS et du plafonnement des primes, il sera temps de reprendre le contrôle sur l’agenda politique et d’imposer à nos élites dirigeantes des solutions concrètes correspondant aux véritables besoins de la population. Face au mépris de la réalité, pour les loyers comme pour les primes maladies ou encore la prévoyance vieillesse, le salut ne pourra venir que d’en bas…

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