La chronique de Quentin Mouron
L’UNIL: toujours plus loin dans l’indécence!

Tandis que la destruction des Palestiniens s’accélère, à Gaza comme en Cisjordanie, le rectorat de l’Université de Lausanne maintient sa position rigide contre le professeur Joseph Daher. Un pas de plus dans l’ignominie, estime l’écrivain Quentin Mouron.
Publié: 18.04.2025 à 15:01 heures
Quentin Mouron dénonce le traitement réservé à l'ancien professeur de l'UNIL Joseph Daher.
Quentin Mouron, écrivain

Meurtres volontaires d’humanitaires, femmes et enfants brûlés vifs, assassinats de journalistes, annexion des terres, appels explicites au nettoyage ethnique, tout cela parachevé par un Premier ministre presque hilare, qui vient jusqu’en Europe narguer la justice internationale. On peut concevoir que quelques femmes, que quelques hommes, se soulèvent, se révoltent, disent non.

Parmi eux, se trouve Joseph Daher, professeur à l’Université de Lausanne. Il aura appris à ses dépens combien l’institution savait faire payer les professeurs – et les étudiants – qui ont l’outrecuidance de s’investir en politique. Nous avions déjà évoqué son renvoi il y a quelques semaines. Depuis, l’enseignant a reçu un soutien venu du monde entier et la mobilisation des étudiantes et des étudiants n’a pas faibli. Quant à la situation à Gaza et en Cisjordanie occupée, elle est pire que jamais. Mais l’Université de Lausanne maintient sa position.

Faire taire la contestation

La colonisation? Les carnages? Les massacres d’enfants? Les fosses communes remplies d’humanitaires? De cela, le rectorat se fout. Depuis le début des mouvements universitaires, malgré de soi-disant appels à la discussion, l’objectif est clair: faire taire la contestation. A tout prix. C’est-à-dire: par des licenciements, par des dénonciations pénales, par des accusations fantastiques et par l’usuel chantage à l’antisémitisme.

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L’UNIL, elle s’enfonce toujours plus loin dans l’indécence
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Or, le renvoi du professeur Daher n’est pas seulement une question de droit du travail, ni même un simple gâchis académique. Ce renvoi, éminemment politique, s’inscrit bel et bien dans la logique des autorités israéliennes.

Dès les premiers bombardements délibérés de civils, les relais européens d’Israël ont tout fait pour museler l’opposition en la diabolisant, en même temps qu’ils œuvraient à transformer le vécu réel des victimes palestiniennes en statistiques abstraites. Criminaliser les opposants, invisibiliser les victimes: deux faces d’une même pièce. Une pièce qui, lorsqu’on la croque, laisse sur la langue un arrière-goût de génocide. Quant à l’UNIL, elle s’enfonce toujours plus loin dans l’indécence.

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