L’usage des sondages réclame une prudence de Sioux. Il s’agit d’instantanés dont rien ne garantit la pérennité. Ils donnent pourtant une image de l’opinion publique à un moment précis, ce qui n’est pas dénué d’intérêt. Il en va ainsi pour celui que nous propose ici-même Blick. Les auteurs du «Baromètre des chances 2024» le disent, «l’immigration ne peut plus être embellie».
La fin d’une illusion
Chaque fois qu’un doute surgit au sujet des avantages que nous vaut une immigration débridée, on nous vante la croissance, les besoins de l’économie, la santé du pays, tous arguments destinés à balayer la perplexité que d’aucuns pourraient manifester. Cette certitude a pourtant pris un méchant coup dans l’aile le 25 août dernier lorsque nous avons appris que le produit intérieur brut par habitant a baissé de 0,4% en 2023. Un professeur d'économie le dit: «Le PIB par personne est le véritable indicateur de la prospérité, si celui-ci diminue, cela signifie simplement que le bien-être moyen des gens en Suisse diminue également».
Croissance en hausse, bien-être en baisse
La croissance soupçonnée de contribuer à la baisse du bien-être moyen dans notre pays, voici une proposition bien iconoclaste! En fait, pas tant que ça comme le sondage évoqué plus haut le montre. Cela fait déjà bien longtemps que les loyers ont pris l’ascenseur, obéissant au célèbre adage «les choses rares sont chères». Le score est sans appel.
Nos concitoyens estiment à 85% que les effets de l’immigration sur le logement sont clairement ou plutôt négatifs. Il est vrai que lorsque la santé éclatante de notre économie se traduit par des hausses de loyer, l’aspect positif du phénomène est difficile à déceler. En fait, pour nombre d’entre nous, la croissance représente une baisse du pouvoir d’achat.
Transports, lenteur et inconfort
Comme on peut s’y attendre, un constat similaire s’impose en matière de transports. La population estime à 78% que l’arrivée de nouveaux résidents influence de manière négative ou plutôt négative la façon dont nous nous déplaçons. Force est d’admettre qu’il peut être désagréable de voyager dans un train bondé. Le transport individuel n’est pas mieux loti, la patience étant de mise dans les bouchons.
Le secteur de l’énergie souffre également de l’immigration pour 69% de nos concitoyens qui estiment l’augmentation de la population négative ou plutôt négative. Nous avons pu prendre conscience de notre vulnérabilité lorsque la guerre a éclaté en Ukraine.
Notre capacité d’auto-approvisionnement énergétique est bien faible, ce qui nous rend dépendants des importations et donc des prix que nous fournisseurs définissent. Là-encore, cette faiblesse se traduit le plus souvent par des hausses de charges, quel que soit le type d’énergie étudié. La production ne suit pas la demande, notre dépendance augmente, rien que de très logique.
Immigration, mais qui en profite?
Dans ces trois domaines, seul 1% de la population voit dans l’immigration des effets clairement positifs tandis que 2% les estiment plutôt positifs pour le logement et 5% pour les deux autres domaines. Le constat est sans appel. L’enthousiasme n’est pas de mise lorsqu’il est question d’immigration à tout-va.
Comme déjà dit, les chiffres cités n’ont qu’une faible validité mais ils mettent clairement en évidence les problèmes que l’immigration incontrôlée pose pour beaucoup. Seule l’adaptation de nos infrastructures est susceptible de limiter les effets délétères de l’augmentation de la population. Reste que la Suisse n’est pas extensible, notre territoire est compté. C’est une donnée incontournable avec laquelle nous devons composer.
Résoudre, à tout le moins ne pas aggraver les problèmes
Dans un futur proche, nous allons nous prononcer sur deux objets touchant de près le sujet qui nous occupe. Le 22 septembre prochain, l’initiative pour sauver la biodiversité passera par les urnes. Le texte propose de sanctuariser 30% du territoire en faveur de la nature. Où pourrons-nous encore construire les logements, les voies, les autoroutes nécessaires à l’augmentation démographique? Nulle part, bien évidemment. Cette initiative mérite un «non» franc et massif, elle péjorerait une situation déjà bien difficile.
A l’inverse, il faudra dire oui à l’aménagement des routes nationales en novembre afin de prendre en compte l’augmentation du parc automobile. Relevons pour conclure que la première votation influencera la seconde. Si l’initiative biodiversité est acceptée, l’aménagement de notre réseau autoroutier sera remis en cause car il faudra bien trouver les zones à protéger quelque part.